Archives mensuelles : avril 2014

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Améliorer son brouillon en salle informatique

 

Sujet proposé Zlata qui a maintenant trente ans décide d’écrire son autobiographie. Vous transposerez la page de son journal intime en un récit rétrospectif.

Vous veillerez à exprimer les sentiments de Zlata enfant mais aussi de la narratrice adulte qu’elle est devenue.

Hélène Lentieul

Collège Albert Ball Annoeullin

 

Utilisation des TICE : quelques pistes au TBI, video projecteur ou en salle informatique.

Après avoir laissé les élèves travailler quelques minutes individuellement, le professeur pourra faire lire un brouillon choisi en fonction des conseils qu’il juge utilise de donner à sa classe. Selon le matériel dont il dispose -TBI, videoprojecteur ou salle informatique équipée d’un logiciel de pilotage de type Net Support School –  le professeur projettera la copie au tableau ou affichera le travail d’un élève sur tous les écrans de la classe.

L’observation collective de ce brouillon suscitera une réflexion sur l’écriture, les élèves s’interrogeant sur les choix opérés par leur camarade et lui proposant de possibles enrichissements. Cette phase collaborative ne manquera pas de stimuler les jeunes qui éprouvent des difficultés à se lancer dans l’écriture.

Il sera alors intéressant de faire annoter l’écran ou la copie par les élèves en utilisant le stylet du TBI ou les outils d’annotation du logiciel Net Support School (surligneur, flèches etc.) afin de mettre en évidence les modifications à effectuer.

 Un début affiché à la classe :

 Cela fait vingt ans de cela mais je me souviens encore parfaitement de cette journéeJe parlais avec Emina et ma mère quand il y a eu une détonation. Papa n’était pas là et nous sommes tous partis nous réfugier dans la cave des Bobar.  

 La mutualisation : 

La phrase initiale retient l’attention de la classe : l’élève choisit en effet  de situer l’événement par rapport au moment de l’écriture, évoquant ainsi la distance qui sépare le présent de l’énonciation de l’événement raconté, distance qui ne nuit pourtant pas à la netteté du souvenir resté très présent dans son esprit. La narratrice semble indiquer qu’elle est en mesure de faire vivre avec intensité un temps fort de son enfance à ses lecteurs.  Le  style parataxique du journal ne convient donc plus : la narratrice adulte emploiera une syntaxe plus élaborée que celle d’un enfant. Elle cherchera également à souligner ses impressions et ses sensations en employant un vocabulaire plus précis et plus soutenu.

Les élèves remarquent que la seconde phrase n’insiste pas suffisamment sur le bombardement ni sur les réactions de la narratrice enfant. Ils rappellent que la  sensation auditive doit être soulignée car c’est le bruit qui déclenche aussitôt la peur panique.

Une recherche de vocabulaire sera amorcée collectivement à partir des propositions des élèves et de la consultation d’un dictionnaire en ligne comme le TLF.

 

 Fiche outil :

VOCA BRUIT
Suivra une seconde phase d’écriture individuelle
 où chaque élève veillera à exprimer les  sensations auditives de la narratrice. On pourra alors demander aux élèves de justifier les améliorations apportées sous la forme de commentaires, ce qui les incitera à adopter une posture réflexive par rapport à leur production.

La fiche-outil  commencée sera mise à la disposition de tous dans l’espace collaboratif de la classe ou affichée au TBI.

Copie-eleve-zlata
Le travail se poursuivra en alternant phases individuelles d’écriture et phases orales d’échange et de mutualisation. On pourra ainsi améliorer l’expression de la peur de l’enfant dans la troisième phrase de la production initiale  et préciser quel est  le regard de la narratrice adulte sur l’événement.

 

 Une production  d’élève 

Cela fait vingt ans de cela mais je me souviens encore parfaitement de cette journée. Je parlais avec Emina et ma mère quand nous entendîmes de nombreux coups de canon suivis d’une effroyable détonation qui nous déchira les tympans, laissant présager le pire. La panique s’empara de nous quand les vitres furent pulvérisées. Nous étions affolées, terrorisées, épouvantées comme dans un cauchemar.

Je pensais qu’un obus était tombé sur notre maison. Nous n’avions qu’une solution : nous réfugier dans la cave des Bobar. J’entends encore les sanglots de ma mère qui s’inquiétait pour mon père qui était sorti. Je ne pourrai jamais oublier ce moment d’angoisse insupportable.   

Nous avions frôlé la mort ce jour-là et nous fûmes soulagées d’apprendre que  l’obus n’ pas tombé chez nous mais à côté. Lorsque nous sommes retournées dans l’appartement tout était sale et poussiéreux mais nous étions vivantes tout comme mon père qui était rentré sain et sauf.

 

 

 Bilan : compétences mobilisées au cours des différentes activités du projet

Les élèves ont compris les spécificités du récit autobiographique rétrospectif et du journal intime.

Ils ont amélioré leur production écrite par le biais d’une collaboration favorisant l’émergence d’une  réflexion sur la langue.

Ils ont également pris conscience de l’utilité du brouillon et ont appris à utiliser efficacement des dictionnaires numériques.

Enfin, ils ont pris l’habitude de travailler ensemble dans un esprit de collaboration.

←Retour vers l’activité d’écriture : du journal intime de Zlata  au récit de vie

 

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Ecriture d’invention : du journal intime de Zlata au récit de vie

Hélène Lentieul

Collège Albert Ball d’Annoeullin

 

Texte exploité : Zlata Filipovic, Le Journal de Zlata, traduit du serbo-croate par Alain Cappon. Editions Robert Laffont, 1993 , Anthologie page 157

Objet d’étude, thème du programme : Récits d’enfance et d’adolescence, en classe de 3ème

Objectifs généraux : Grâce à un exercice d’écriture consistant à transposer une page de journal intime en récit de vie rétrospectif, les élèves comprennent quelles sont les spécificités de ces deux types d’écrits autobiographiques.

Ecrit au jour le jour, sur le vif, sans autocensure ni prise de recul, le journal intime est le fruit d’une écriture spontanée d’autant plus libre qu’elle n’envisage pas d’autre destinataire que l’auteur lui-même. La transposition d’une page de journal en récit rétrospectif destiné à être partagé exige de l’élève une réflexion sur la prise de position de la narratrice par rapport à l’événement raconté, ainsi que sur l’effet qu’elle cherche à produire sur les lecteurs.

L’extrait ayant été lu en classe, les élèves ne disposent pas du texte pendant la séance d’expression écrite : ils  font appel à leurs souvenirs de lecture afin de raconter ce qu’ils ont retenu et ce qui les a vraiment marqués.

Sujet proposé : Zlata qui a maintenant trente ans décide d’écrire son autobiographie. Vous transposerez la page de son journal intime en un récit rétrospectif.

Vous veillerez à exprimer les sentiments de Zlata enfant mais aussi de la narratrice adulte qu’elle est devenue.

Utilisation du numérique : quelques pistes au TBI, video projecteur ou en salle informatique.

Après avoir laissé les élèves travailler quelques minutes individuellement, le professeur pourra faire lire un brouillon choisi en fonction des conseils qu’il juge utilise de donner à sa classe. Selon le matériel dont il dispose -TBI, videoprojecteur ou salle informatique équipée d’un logiciel de pilotage de type Net Support School –  le professeur projettera la copie au tableau ou affichera le travail d’un élève sur tous les écrans de la classe.

L’observation collective de ce brouillon suscitera une réflexion sur l’écriture, les élèves s’interrogeant sur les choix opérés par leur camarade et lui proposant de possibles enrichissements. Cette phase collaborative ne manquera pas de stimuler les jeunes qui éprouvent des difficultés à se lancer dans l’écriture.

Il sera alors intéressant de faire annoter l’écran ou la copie par les élèves en utilisant le stylet du TBI ou les outils d’annotation du logiciel Net Support School (surligneur, flèches etc.) afin de mettre en évidence les modifications à effectuer.

  •  Un début affiché à la classe :

 Cela fait vingt ans de cela mais je me souviens encore parfaitement de cette journée. Je parlais avec Emina et ma mère quand il y a eu une détonation. Papa n’était pas là et nous sommes tous partis nous réfugier dans la cave des Bobar.  

  •  La mutualisation : 

La phrase initiale retient l’attention de la classe : l’élève choisit en effet  de situer l’événement par rapport au moment de l’écriture, évoquant ainsi la distance qui sépare le présent de l’énonciation de l’événement raconté, distance qui ne nuit pourtant pas à la netteté du souvenir resté très présent dans son esprit. La narratrice semble indiquer qu’elle est en mesure de faire vivre avec intensité un temps fort de son enfance à ses lecteurs.  Le  style parataxique du journal ne convient donc plus : la narratrice adulte emploiera une syntaxe plus élaborée que celle d’un enfant. Elle cherchera également à souligner ses impressions et ses sensations en employant un vocabulaire plus précis et plus soutenu.

Les élèves remarquent que la seconde phrase n’insiste pas suffisamment sur le bombardement ni sur les réactions de la narratrice enfant. Ils rappellent que la  sensation auditive doit être soulignée car c’est le bruit qui déclenche aussitôt la peur panique.

Une recherche de vocabulaire sera amorcée collectivement à partir des propositions des élèves et de la consultation d’un dictionnaire en ligne comme le TLF.

 Fiche outil :

 voca bruit2
  • Suivra une seconde phase d’écriture individuelle où chaque élève veillera à exprimer les  sensations auditives de la narratrice. On pourra alors demander aux élèves de justifier les améliorations apportées sous la forme de commentaires, ce qui les incitera à adopter une posture réflexive par rapport à leur production.La fiche-outil  commencée sera mise à la disposition de tous dans l’espace collaboratif de la classe ou affichée au TBI.

 

Copie-eleve-zlata

 

  •  Le travail se poursuivra en alternant phases individuelles d’écriture et phases orales d’échange et de mutualisation. On pourra ainsi améliorer l’expression de la peur de l’enfant dans la troisième phrase de la production initiale  et préciser quel est  le regard de la narratrice adulte sur l’événement.
  •  Une production :
Cela fait vingt ans de cela mais je me souviens encore parfaitement de cette journée. Je parlais avec Emina et ma mère quand nous entendîmes de nombreux coups de canon suivis d’une effroyable détonation qui nous déchira les tympans, laissant présager le pire. La panique s’empara de nous quand les vitres furent pulvérisées. Nous étions affolées, terrorisées, épouvantées comme dans un cauchemar.

Je pensais qu’un obus était tombé sur notre maison. Nous n’avions qu’une solution : nous réfugier dans la cave des Bobar. J’entends encore les sanglots de ma mère qui s’inquiétait pour mon père qui était sorti. Je ne pourrai jamais oublier ce moment d’angoisse insupportable.   

Nous avions frôlé la mort ce jour-là et nous fûmes soulagées d’apprendre que  l’obus n’ pas tombé chez nous mais à côté. Lorsque nous sommes retournées dans l’appartement tout était sale et poussiéreux mais nous étions vivantes tout comme mon père qui était rentré sain et sauf.

 

 

 

 Bilan : compétences mobilisées au cours des différentes activités du projet

Les élèves ont compris les spécificités du récit autobiographique rétrospectif et du journal intime. Ils ont amélioré leur production écrite par le biais d’une collaboration favorisant l’émergence d’une  réflexion sur la langue. Ils ont également pris conscience de l’utilité du brouillon et ont appris à utiliser efficacement des dictionnaires numériques. Enfin, ils ont pris l’habitude de travailler ensemble dans un esprit de collaboration.

  • Annexes :

Vendredi 7 août 1992

Dear Mimmy,

Aujourd’hui, ça a tonné dans notre quartier. Je ne saurais pas dire le nombre d’obus qui sont tombés tout près de chez nous. Papa était parti avec Samra pour la distribution de l’aide humanitaire. Tout était calme, mais, brusquement, il y a eu des coups de canon. Des explosions. Ca tonnait. Emina était chez nous. A un moment, il y a eu une violente détonation. Des vitres volaient en éclats ; des tuiles dégringolaient, il y avait un nuage de poussière. On ne savait pas où aller. On était persuadées qu’un obus avait atteint notre maison. On fonçait déjà vers la cave quand on a entendu les hurlements paniqués de Nedo. Il courait vers nous à travers la poussière, les tuiles et le verre brisé. On est vite descendus dans la cave des Bobar. Ils y étaient déjà tous. On tremblait comme des feuilles. Surtout maman.  Tout en pleurant, elle a demandé où était papa, s’il était rentré. Une fois un peu revenus à nous, on a su qu’un obus était tombé sur le toit, juste au-dessus de l’appartement d’Emina. On a eu de la chance, car notre toit à nous n’est qu’à une dizaine de mètres. Tout s’est bien terminé. Nous avons vu accourir papa et Samra. Ils s’inquiétaient pour nous. Quand nous sommes remontés, l’appartement était plein de poussière et de morceaux de tuiles. On a même retrouvé un éclat d’obus dans la baignoire. Il a fallu retrousser ses manches et tout nettoyer. J’avais peur que ça recommence, mais heureusement, c’était fini.

Zlata Filipovic, Le Journal de Zlata, traduit du serbo-croate par Alain Cappon. Editions Robert Laffont, 1993

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Exploiter « La grande roue » de Vàclav Havel

En prolongement de la séquence « Comment rester homme?  » ou en cours de séquence et selon le projet du professeur on convoquera un texte de l’anthologie p: 137 : VÁCLAV  HAVEL :  « La grande  Roue ».

En effet dans cette pièce où règnent le mensonge, la trahison, le double langage  on proposera aux élèves de lire le texte puis en s’interrogeant sur la situation des protagonistes  de répondre à la question suivante:

Comment comprenez vous les paroles de Max et la décision qu’il prend face à Tourmakoff :

Max:

 « Autrement dit : la seule solution correcte , digne d’un homme vrai , c’est de regrader la vie en face , d’affronter avec courage les tempêtes et les vagues, de ne pas craindre de se salir les mains ni de s’avilir en déjouant les pièges tendus sur les chemins de l’humanité, de se jeter corps et âme dans la lutte finale pour une vie meilleure! »

Tourmakoff:

« Vous êtes  un homme , Max , un vrai! Bravo ! Je suis extrémement touché ….

Tourmakoff tend la main à maxence, ce qui n’est pas chose facile parce que Max a toujours les menottes . ils se serrent les mains . puis Tourmakoff sort du tiroir une feuille , une plume et les dispose solennellement devant Max 

Signez là s’il vous plaît….

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Lecture analytique du slam d’Abd Al Malik

  •  séance de lecture analytique 

 

Les valeurs défendues par le slameur, fait chevalier des Arts et des Lettres en 2008, à l’aide de ses mots qu’il fait sonner, claquer ou résonner pour éveiller les consciences, sont-elles si différentes de celles défendues par les chevaliers médiévaux ?

C’est à la lumière de cette interrogation que les élèves sont invités à découvrir l’œuvre d’Abd Al Malik à partir de la vidéo dans un premier temps afin de les sensibiliser à l’écriture singulière du slam. Chacun est ainsi invité à noter ses premières impressions au brouillon et plus particulièrement les mots qui lui semblent être plus en relief.

Les élèves comprennent ainsi qu’il s’agit avant tout d’un discours, un discours qui leur est destiné. De nombreux mots sont ainsi empruntés au langage familier, mais aussi à leur langage, sans que le slam se réduise à cela. Ils comprennent surtout qu’il s’agit d’un discours de combat.

Une seconde écoute est alors proposée, mais appuyée par le texte désormais. Aux élèves de retrouver les raisons qui poussent le slameur au combat. Ce dernier entend en effet éveiller les esprits, dénoncer les errances, la traitrise et la honte et souligner au contraire la bravoure des gens ordinaires. Le débat permet ainsi de distinguer, sous la forme d’un tableau en deux colonnes ce qui est « du lourd », et ce qui ne n’est pas :

tableau slamUn bilan intermédiaire de lecture est alors dressé. Il s’agit de traduire avec autant de mots que possible l’expression employée au sens figuré par le slameur « ça, c’est du lourd » afin de mettre en valeur l’ensemble des éléments mis en lumière dans le tableau. Aidés de dictionnaires papier et électroniques, les élèves proposent : ça c’est formidable, extraordinaire, essentiel, important….Ce travail de traduction et d’enrichissement de la langue permet donc de poursuivre le débat. Les élèves dialoguent spontanément autour de ces valeurs humanistes fondamentales que dont le respect, le rejet du racisme ou encore l’acceptation des différences.

 Les élèves reviennent ensuite au texte pour construire le bilan personnel de leur lecture. Aidés de la vidéo qui leur permet de mieux percevoir les mots que le slameur a voulu faire « claquer », sonner entre eux, chacun réfléchit aux propres mots qu’ils souhaiteraient extraire de ce slam : les 5 mots qu’il juge les plus pertinents pour rendre compte du projet de l’artiste. Au terme de cette première heure, chaque élève enregistre sa prestation via le logiciel Audacity. En voici 5 exemples : les prestations de Calvin, Fanny, Bryan, Brice et Kevin.

←retour vers le slam 

→retour vers la séance  : « débattre des valeurs humanistes au collège »

 

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Quels mots pour mener le combat pour les valeurs?

 

Rappel 

A l’occasion de l’étude du Slam d’ab Al Malik, il s’agit d’enrichir le vocabulaire des élèves

L’objectif est de faire   expliciter les thématiques de l’anthologie  et de débattre des valeurs humanistes

Plusieurs lectures du Slam ont été effectuées  

Cette activité vient clore la séance  qui est à dominante orale pour permettre aux élèves de prendre du recul et de véritablement prendre conscience de l’importance des valeurs défendues par Abd Al Malik.

Chaque enregistrement est diffusé et les élèves sont invités à noter tous les mots retenus, qui sont ensuite notés au tableau. Un premier débat permet de ne garder trace que des mots jugés les plus pertinents au regard des idées du slameur

 

Diapositive2Il s’agit ensuite d’interroger véritablement le sens de chacun de ces mots pour amener les élèves à comprendre qu’ils sont porteurs d’un message universel s’adressant à tous les hommes : ce sont autant des entrées de l’anthologie qui résonnent ainsi au fil de l’échange qui se construit avec les élèves et qui trouvent sa matérialisation au tableau : les mots retenus invitent ainsi chacun d’entre nous à être humain : apprendre, à parler, à refuser la cruauté, l’intolérance ou la barbarie, à accepter la diversité.

débat valeurs

Cette réflexion est poursuivie et conclut avec la lecture du texte de Lilian Thuram anrthologie page : 98  qui parachève cet itinéraire humaniste construit dans la classe en remontant aux origines de l’humanité. Chacun des élèves choisit un des passages de l’extrait qu’il devra apprendre par cœur pour faire résonner en lui ces valeurs fondamentales et poursuivre le débat avec ses camarades, via le blog de la classe accessible sur l’espace numérique de travail.

 

←Retour vers le slam              

→Retour vers la séance : « débattre des valeurs humaniste au collège 

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Un slam de Abd Al Malik

Ça c’est du lourd,

Un slam de Abd Al Malik, extrait de l’album Dante (2008)

Je m’souviens , maman qui nous a élevés toute seule,

nous réveillait pour l’école quand on était gamins,

elle écoutait la radio en beurrant notre pain,

et puis après elle allait au travail dans le froid, la nuit, ça c’est du lourd.

Ou le père de Majid qui a travaillé toutes ces années de ses mains,

dehors, qu’il neige, qu’il vente, qu’il fasse soleil, sans jamais se plaindre, ça c’est du lourd.

Et puis t’as tous ces gens qui sont venus en France parce qu’ils avaient un rêve

et même si leur quotidien après il a plus ressemblé à un cauchemar,

ils ont toujours su rester dignes,

Ils n’ont jamais basculé dans le ressentiment, ça c’est du lourd, c’est violent.

Et puis t’as tous les autres qui se lèvent comme ça, tard dans la journée,

qui se grattent les bourses, je parle des deux,

celles qui font référence aux thunes,

du genre « la fin justifie les moyens » et celles qui font référence aux filles,

celles avec lesquelles ils essaient de voir si y’a moyen, ça c’est pas du lourd.

Les mecs qui jouent les choses zerma devant les blocs deal, un peu de coke,

de temps en temps un peu de ke-cra (crack) et disent « je connais la vie moi monsieur ! »,

alors qu’ils connaissent rien, ça c’est pas du lourd.

Moi je pense à celui qui se bat pour faire le bien,

qu’a mis sa meuf enceinte, qui lui dit j’t’aime, je vais assumer, c’est rien,

c’est bien, qui va taffer des fois même pour un salaire de misère,

mais le loyer qu’il va payer, la bouffe qu’il va ramener à la baraque,

frère, ça sera avec de l’argent honnête, avec de l’argent propre, ça c’est du lourd.

Je pense aussi à ces filles qu’on a regardées de travers parce qu’elles venaient de cités,

qu’ont montré à coup de ténacité, de force, d’intelligence, d’indépendance,

qu’elles pouvaient faire quelque chose de leur vie,

qu’elles pouvaient faire ce qu’elles voulaient de leur vie, ça c’est du lourd.

Mais t’as le bourgeois aussi, genre emprunté, mais attention je n’généralise pas,

je dis pas que tous les bourgeois sont condescendants,

paternalistes ou totalement imbus de leur personne,

je veux juste dire qu’il y a des gens qui comprennent pas,

qui croient qu’être français c’est une religion,

une couleur de peau, ou l’épaisseur d’un portefeuille en croco, ça c’est bête, c’est pas du lourd , c’est…

La France elle est belle, tu le sais en vrai, la France on l’aime,

y’a qu’à voir quand on retourne au bled,

la France elle est belle, regarde tous ces beaux visages qui s’entremêlent.

Et quand t’insultes ce pays, quand t’insultes ton pays,

en fait tu t’insultes toi-même, il faut qu’on se lève,

faut qu’on se batte dans l’ensemble,

rien à faire de ces mecs qui disent « vous jouez un rôle ou vous rêvez »,

ces haineux qui disent « vous allez vous réveiller »,

parce que si on est arrivé, si on est arrivé à faire front avec nos différences,

sous une seule bannière, comme un seul peuple, comme un seul homme, ils diront quoi tous ?

C’est du lourd, du lourd, un truc de malade.

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Débattre des valeurs humanistes au collège

Une lecture du slam de Abd Al Malik, Ça c’est du lourd

Carole Guérin-Callebout,

Professeur au collège Mendès-France de Tourcoing

 

Objet d’étude, thème du programme :

La littérature porte en elle une interrogation sur le monde et est une invitation toujours renouvelée à s’interroger sur les valeurs humanistes. Le programme de 5ème, plus précisément, invite les élèves à découvrir les grands textes de la littérature médiévale. L’activité présentée ici trouve justement sa place au terme d’une séquence d’initiation au roman de chevalerie, menée à partir d’un corpus de textes extraits des romans de Chrétien de Troyes. Il s’agit ainsi, au terme de l’étude, d’inviter les élèves à s’interroger sur la permanence de ses valeurs dans notre société actuelle : y  a-t-il toujours une place pour l’idéal chevaleresque ? Le valeureux combat des chevaliers est-il toujours d’actualité ?

 Objectifs généraux du projet :

 Il n’est pas si simple en effet d’initier de jeunes collégiens aux valeurs humanistes ; ni même de construire avec eux un itinéraire de découverte des valeurs humanistes pour les amener à interroger avec pertinence le monde qui les entoure.  

Le slam d’Abd Al Malik  est un texte à la fois accessible et riche qui permet ce questionnement. Il constitue un levier intéressant pour éveiller l’esprit d’analyse des élèves tout en les invitant à actualiser leur parcours de lecture.

lecture

 Une lecture du slam d’Abd Al Malik, ça c’est du lourd (2008)

culture humaniste

Une mobilisation des connaissances pour permettre aux élèves de donner du sens à l’actualité et d’identifier la diversité des civilisations, des sociétés et des religions.Un éveil de la curiosité, de la sensibilité esthétique et de l’esprit critique

Types d’écrits travaillés

Des écrits de travail pour faire de l’écrit le brouillon de l’expression orale finale.

langue

Un travail sur le vocabulaire des valeurs et une interrogation sur le sens des mots en interrogeant à la fois leur sens propre et leur sens figuré.

oral

Une relecture du slam pour en mettre en valeur le sensUn débat collectif sous la forme d’un dialogue entre les élèves pour débattre des valeurs humanistes

Exploitation du numérique : utilisation du logiciel Audacity pour permettre à chaque élève de rendre compte de sa lecture du slam et de l’enregistrer avant de la confronter aux autres.

Exploitation du blog de la classe, via l’Espace Numérique de Travail pour enrichir et poursuivre le débat.

DEROULE DE LA SEANCE 

  • Heure 1 : une séance de lecture analytique

Les valeurs défendues par le slameur, fait chevalier des Arts et des Lettres en 2008, à l’aide de ses mots qu’il fait sonner, claquer ou résonner pour éveiller les consciences, sont-elles si différentes de celles défendues par les chevaliers médiévaux ?

 C’est à la lumière de cette interrogation que les élèves sont invités à découvrir l’œuvre d’Abd Al Malik à partir de la vidéo dans un premier temps afin de les sensibiliser à l’écriture singulière du slam. Chacun est ainsi invité à noter ses premières impressions au brouillon et plus particulièrement les mots qui lui semblent être plus en relief.

Les élèves comprennent ainsi qu’il s’agit avant tout d’un discours, un discours qui leur est destiné. De nombreux mots sont en effet empruntés au langage familier, mais aussi à leur langage, sans que le slam se réduise à cela. Ils comprennent surtout qu’il s’agit d’un discours de combat.

 Une seconde écoute est alors proposée, mais appuyée par le texte désormais. Aux élèves de retrouver les raisons qui poussent le slameur au combat. Ce dernier entend en effet éveiller les esprits, dénoncer les errances, la traîtrise et la honte et souligner au contraire la bravoure des gens ordinaires. Le débat permet ainsi de distinguer, sous la forme d’un tableau en deux colonnes ce qui est « du lourd », et ce qui ne n’est pas :

tableau slamUn bilan intermédiaire de lecture est alors dressé. Il s’agit de traduire avec autant de mots que possible l’expression employée au sens figuré par le slameur « ça, c’est du lourd » afin de mettre en valeur l’ensemble des éléments mis en lumière dans le tableau. Aidés de dictionnaires papier et électroniques, les élèves proposent : ça c’est formidable, extraordinaire, essentiel, important….Ce travail de traduction et d’enrichissement de la langue permet donc de poursuivre le débat. Les élèves dialoguent spontanément autour de ces valeurs humanistes fondamentales que sont le respect, le rejet du racisme ou encore l’acceptation des différences.

 Les élèves reviennent enfin au texte pour construire le bilan personnel de leur lecture. Aidés de la vidéo qui leur permet de mieux percevoir les mots que le slameur a voulu faire « claquer », sonner entre eux, chacun réfléchit aux propres mots qu’ils souhaiteraient extraire de ce slam : les 5 mots qu’il juge les plus pertinents pour rendre compte du projet de l’artiste. Au terme de cette première heure, chaque élève enregistre sa prestation via le logiciel Audacity.

En voici 5 exemples  avec les prestations de Brice, Fanny, Bryan, Calvin , Kelvin  :

  • Heure 2 : une séance de débat

La lecture du slam se poursuit au cours d’une seconde heure à dominante orale pour permettre aux élèves de prendre du recul et de véritablement prendre conscience de l’importance des valeurs défendues par Abd Al Malik.

Chaque enregistrement est diffusé et les élèves sont invités à noter tous les mots retenus, qui sont ensuite notés au tableau. Un premier débat permet de ne garder trace que des mots jugés les plus pertinents au regard des idées du slameur :

Diapositive2Il s’agit ensuite d’interroger véritablement le sens de chacun de ces mots pour amener les élèves à comprendre qu’ils sont porteurs d’un message universel s’adressant à tous les hommes : ce sont autant des entrées de l’anthologie qui résonnent ainsi au fil de l’échange qui se construit avec les élèves et qui trouvent sa matérialisation au tableau : les mots retenus invitent ainsi chacun d’entre nous à être humain : apprendre, à parler, à refuser la cruauté, l’intolérance ou la barbarie, à accepter la diversité.

débat valeurs

Cette réflexion est poursuivie et conclut avec la lecture du texte de Lilian Thuram, extrait de l’anthologie (p. 98), qui parachève cet itinéraire humaniste construit dans la classe en remontant aux origines de l’humanité. Chacun des élèves choisit un des passages de l’extrait qu’il devra apprendre par cœur pour faire résonner en lui ces valeurs fondamentales et poursuivre le débat avec ses camarades, via le blog de la classe accessible sur l’espace numérique de travail. L’ensemble de ces échanges permet d’aboutir, au terme de ce parcours de réflexion, à la réalisation d’un montage vidéo permettant de mettre en écho les extraits du texte retenus par les élèves, leurs commentaires et les mots qu’ils souhaitent retenir. Le travail est mis en ligne dans l’espace numérique de la classe et accessible à la fois aux élèves et à leurs parents pour continuer à réfléchir, ensemble. 

Retour vers la lecture du texte de Lilian Thuram 

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Proposer sa mise en scène de Rhinocéros de Ionesco


Rappel du sujet 

Sujet :

Vous réaliserez un travail sur Rhinocéros en proposant à votre tour des pistes pour une mise en scène de la pièce.

Vous rechercherez sur internet d’autres types de mises en scène que celles vues en cours et justifierez vos propres choix, en vous référant à vos analyses et interprétations des personnages, de l’intrigue et des conversations,  de la progression dramatique et surtout de la fin. Vous indiquerez quel type de métamorphose vous proposeriez de représenter et à quelle(s) rhinocérite(s) vous feriez référence.

Vous pouvez, si vous le souhaitez, réaliser ce travail sous forme numérique.

Morgane 

Sabine et Deborah 

Adèle 

←Retour vers l’humanisme est périmé?

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Mettre en scène Rhinocéros Ionesco : Morgane

Rappel du sujet 

Vous réaliserez un travail sur Rhinocéros en proposant à votre tour des pistes pour une mise en scène de la pièce.

Vous rechercherez sur internet d’autres types de mises en scène que celles vues en cours et justifierez vos propres choix, en vous référant à vos analyses et interprétations des personnages, de l’intrigue et des conversations,  de la progression dramatique et surtout de la fin. Vous indiquerez quel type de métamorphose vous proposeriez de représenter et à quelle(s) rhinocérite(s) vous feriez référence.

Vous pouvez, si vous le souhaitez, réaliser ce travail sous forme numérique.

Rhinocéros, Ionesco  : Proposition de mise en scène 

Morgane 1E1

Rhinocéros est une pièce en trois actes de Eugène Ionesco qui est un dramaturge contemporain qui s’inscrit dans le courant de l’absurde. Dans cette pièce, nous assistons à l’apparition d’une maladie étrange, appelée rhinocérite, qui transforme les habitants d’un village en rhinocéros.

Pour ce travail, j’ai décidé de me concentrer sur quatre scènes de la pièce que je trouve importantes : La première est la conversation Jean/Bérenger/Logicien/Vieux Monsieur, la deuxième sera l’apparition du premier rhinocéros, la troisième sera la métamorphose de Jean et la dernière sera le dénouement. La rhinocérite à laquelle je ferais référence serait tout simplement la mode car, aujourd’hui, les vêtements prennent une place très importante pour être accépté dans la société. Dans rhinocéros, les personnages deviennent l’un après l’autre rhinocéros, ils suivent un mouvement de foule ; dans la vie les individus suivent ce même mouvement en commençant à porter des vêtements « à la mode » pour finir comme des clones, vêtus tous de la même façon. Dans les deux cas il y a une perte de l’individualité.

– Dans le premier acte de la pièce, nous trouvons une scène dans laquelle Bérenger converse avec Jean et un vieux monsieur discute avec un Logicien. Les deux conversations finissent par se mélanger et le lecteur se retrouve perdu. Les personnages : Bérenger, anti-héros de nature dépressive ; on apprend dans cette scène qu’il ne fait pas attention à son apparence, ce qui ne plait pas à son ami Jean. Il serait joué par un acteur plutôt petit avec un peu d’embonpoint et les cheveux totalement décoiffés. Pour montrer son laisser aller, il porterait des vêtements froissés et éventuellement sales. Sa démarche serait lente, trainante, le regard vers le sol. Il marquerait en fait un contraste avec le personnage de Jean qui, lui, un personnage plein de confiance, très sûr de lui et qui est certain de connaître le modèle à suivre et de le représenter (dans cette scène il explique à Bérenger comment se tenir et se vêtir) serait joué par un acteur plutôt grand et mince, vêtu d’un costume tout à fait propre et de chaussures parfaitement cirées. Le logicien ressemble beaucoup à Jean : Il est comme une caricature du discours de Jean. Comme lui, il affirme des choses et pense connaître la réponse à tout mais ils se contredisent et ce qu’ils disent n’a, en fait, aucun sens. Après avoir lu le discours du logicien, le lecteur peut penser que n’importe qui pourrait être logicien, c’est pour cela que dans ma mise en scène le logicien serait grand et mince, porterait le même costume et les mêmes chaussures que Jean mais avec des lunettes en plus : ce simple petit détail fait de lui un logicien. Le Vieux Monsieur, comme dans la mise en scène de Demarcy Mota, serait plutôt un jeune homme car on peut supposer qu’un Vieux Monsieur a plus d’expérience de la vie qu’un jeune homme. Le jeune homme sera donc plus facilement influençable et suivra le non-sens du logicien, croyant tout ce qu’il raconte.

Pour le décor de cette scène, je suivrais les didascalies de Ionesco au début de l’Acte I : « Une place dans une petite ville de province […] Ciel bleu, lumière crue, murs très blancs » en éliminant l’ « arbre poussiéreux » qui me semble inutile à l’action et qui serait encombrant sur scène. Je remplacerais aussi la lumière crue par une lumière se rapprochant du jaune pour créer un ambiance pesante et accentuer l’idée de chaleur et de maladie.

Pour la scène, Bérenger et Jean seraient assis face à face à une table et le Logicien et le Vieux Monsieur face à face à une autre table. Les deux tables seraient proches l’une de l’autre de sorte que le Logicien et Jean soient dos à dos. Les deux personnages emploieraient le même ton lorsque les répliques se répètent et adopteraient la même posture pour montrer leurs similitudes. Au contraire, Bérenger et le Vieux Monsieur n’auraient pas le même ton car Bérenger doit se démarquer, le spectateur doit sentir qu’il sera celui qui résistera à la rhinocérite. Bérenger parlerait lentement, d’une voix douce et monotone. Le résultat final serait une totale mise à part de Bérenger avec trois personnages parlant de façon dynamique ( Jean et le Logicien exposant leurs raisonnements et le Vieux Monsieur suivant avec intérêt le raisonnement du Logicien ) et un personnage visiblement fatigué de la vie. Contrairement à la mise en scène de Demarcy Mota, les personnages ne bougeraient pas des tables car les spectateurs pourraient se perdre encore davantage entre les deux conversations.

– Ma mise en scène de l’apparition du premier rhinocéros serait très proche de celle de Demarcy Mota. Il n’y aurait pas d’acteur déguisé en rhinocéros sur scène mais un faisceau de lumière traversant la scène accompagné de barrissements et de bruits de sabots. Les autres lumières sur scène perdraient en intensité de sorte que l’attention des spectateurs soit fixée sur le faisceau de lumière. En plaçant les lumières dans un certain angle, j’ajouterais une ombre sur le mur vers lequel se dirigerait le rhinocéros, le spectateur pourrait alors l’apercevoir durant quelques secondes. Le faisceau de lumière et l’ombre créeraient une atmosphère inquiétante.

– Pour la transformation de Jean, ma mise en scène serait inspirée de celle de Demarcy-Mota et de celle de Dominique Lamour. De la mise en scène de Demarcy Mota, je reprendrais l’idée d’une musique ou plutôt d’une onde sonore allant crescendo tout au long de la scène. La mise en scène de Dominique Lamour suit toutes les didascalies, Jean ne cesse de passer de la salle de bain à la chambre. Néanmoins, dans cette mise en scène, Jean ne fait pas l’apparition effrayante annoncée par Ionesco (« Bérenger s’interrompt car Jean fait une apparition effrayante. »), nous ne le voyons donc pas se transformer mais nous voyons une lumière verte sortir de la salle de bain lorsque la transformation est achevée. Je reprendrais cette idée de lumière mais en ajoutant une ombre sur le mur qui permettrait aux spectateurs de voir Jean sans réellement le voir. L’ombre amplifiant les mouvements, elle rendrait la scène encore plus inquiétante. La combinaison de l’onde sonore et de l’ombre pourrait même effrayer le spectateur. Comme dans les deux mises en scène, il n’y aurait pas de corne dans ma mise en scène car la corne serait plus un élément comique que tragique et je souhaite faire ressortir le côté tragique de cette pièce au maximum. Lors de sa transformation, Jean ne parlerait pas normalement mais hurlerait pour montrer la montée de la violence chez ce personnage.

– Pour le monologue de Bérenger, l’onde sonore serait de nouveau utilisée, marquant le retour de l’atmosphère inquiétante de la transformation, accompagnée de bruits de sabots et de barrissements. Bérenger devrait presque crier pour couvrir les bruits alentour. Je suivrais le texte de Ionesco que je trouve déjà assez tragique car on y trouve un être perdu et sans repère mais je supprimerais l’imitation des rhinocéros de Bérenger qui, comme la corne, serait un élément comique. L’objectif est d’obtenir une ambiance encore plus inquiétante que celle de la transformation avec la présence des têtes de rhinocéros, apparues plus tôt lorsque Daisy était encore avec Bérenger, sur tous les murs autour de la scène.

Pour conclure, ma mise en scène mettrait en valeur le côté tragique de cette pièce. Je pense que le tragique doi→ prendre le dessus car cette pièce dénonce quelque chose de violent ayant pris une place importante au XXème siècle : le totalitarisme. Mon objectif est de créer une atmosphère de plus en plus effrayante au fur et à mesure des scènes.

 

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Mettre en scène Rhinocéros Ionesco : Sabrine et Deborah


Rappel de la consigne :

Vous réaliserez un travail sur Rhinocéros en proposant à votre tour des pistes pour une mise en scène de la pièce.

Vous rechercherez sur internet d’autres types de mises en scène que celles vues en cours et justifierez vos propres choix, en vous référant à vos analyses et interprétations des personnages, de l’intrigue et des conversations,  de la progression dramatique et surtout de la fin. Vous indiquerez quel type de métamorphose vous proposeriez de représenter et à quelle(s) rhinocérite(s) vous feriez référence.

Vous pouvez, si vous le souhaitez, réaliser ce travail sous forme numérique.

Proposition de mise en scène de Rhinocéros

Sabrine /  Déborah 1E1

Nous  souhaiterions tout d’abord faire ressortir le côté comique de la pièce à travers :

– Les personnages, en les caricaturant pour leur donner un aspect ridicule :

Jean : personnage frêle, maigre mais sûr de lui, et propre sur lui. Ses cheveux sont peignés, très bien coiffé. Il porte un costume / cravate mais son pantalon est trop petit et on peut donc voir ses chaussettes, il porte des chaussures bien cirées, sa chemise est rentrée dans son pantalon qui est monté bien au dessus de sa taille. Il fait des gestes très précis, c’est un personnage très soigneux et précieux.

Bérenger : personnage très négligé; pas propre sur lui contrairement à Jean, il a sa barbe de trois jours, les cheveux ébouriffés, une chemise à carreaux sale et froissée, il porte un jean sale et troué, sans ceinture, les lacets de ses chaussures sont défaits. Son visage est terne et pâle, son dos recourbé et il ne marche pas droit. Il donne l’impression, à travers sa manière de parler et ses mouvements, d’avoir totalement perdu goût à la vie.

Daisy : représentée comme une femme ‘’moderne’’, jeune et classe, bien habillée, avec de beaux cheveux, une femme très jolie naturellement. Elle paraît hautaine mais c’est en fait pour cacher le fait qu’elle a peur et n’a pas confiance en elle dans ses choix, autant dans sa relation avec Béranger que dans son opinion sur les rhinocéros.

Le logicien : représenté comme un ‘’savant fou’’, avec la blouse blanche, la chemise à carreaux fermé jusqu’au dernier bouton et les chaussettes multicolores. Il porte des lunettes rondes et une moustache grise. Il veut se donner un air intellectuel et a confiance en tout ce qu’il dit.

Le vieux monsieur : vieil homme qui paraît fragile. Il porte un béret et utilise une canne.

Mme Bœuf : femme ronde qui porte des vêtements très colorés, haute en couleur, elle réagit toujours très vivement.

Botard : personnage sombre, habillé d’un costume qui lui donne une allure stricte. C’est un personnage de mauvaise foi, susceptible. Il s’emporte assez facilement et s’enferme rapidement dans ses idées, comme lorsqu’il refuse de voir la vérité en face sur les rhinocéros.

 

Dudard : homme grand et mince, habillé très simplement avec un pantalon et un haut de couleur uni.

Il doute en permanence et n’arrive pas à se faire ses propres idées, il préfère rejoindre le plus grand nombre, ce qui explique pourquoi il se transforme lui aussi en rhinocéros.

 

La Rhinocérite :

La rhinocérite serait l’addiction aux nouvelles technologies (ordinateur, téléphone, tablette…). Le fait que tout le monde veuille avoir le dernier modèle sorti sous prétexte que tout le monde le possède et que c’est « à la mode » alors qui n’en ont pas forcément besoin. Le renouvellement incessant de ces nouveaux types d’appareils ne cesse d’accroître et pousse ainsi à la consommation en masse, une consommation pas forcément nécessaire. En effet, l’abus de ces produits peut mener à des maladies ou alors une totale addiction à ces appareils. De plus, ces outils numériques sont présents partout : dans les maisons, les tickets de métro qui ont été remplacés par des cartes à puce… De nombreux objets sont crées pour remplacer l’humain comme la potentielle création des voitures ne nécessitant pas de conducteurs, roulant toutes seules. Cette technologie touche tout le monde:  les jeunes peuvent passer un temps fou sur internet, ceci devenant presque une obsession. Cela a de nombreuses conséquences sur cette partie de la population notamment sur les  études et sur les relations sociales. Cependant, cette technologie touche aussi les adultes qui font de plus en plus leur travail sur un ordinateur ou qui veulent aussi posséder les dernières technologies. Enfin, on a constaté l’apparition de tablettes tactiles pour jeunes enfants (moins de trois ans) ce qui est inquiétant car on vise à remplacer les relations humaines et vraies par des objets prétendant être indispensables à l’éveil éducatif. On peut alors se demander jusqu’où vont-nous mener ces nouvelles techniques certes utiles, mais qui peuvent parfois pousser à la dérive.

– La lumière :

Des lumières chaudes et concentrées sur plusieurs personnages à la fois pour avoir cet aspect chaleureux qui ferait ressortir davantage le côté comique, une lumière constamment présente.

– Le décor :

Comme dans un monde de dessin animé, tous les bâtiments se ressemblent, seul des pancartes écrites avec des lettres noires  très visibles définissent chaque endroit. On peut apercevoir dans le fond un nombre indéfini de buildings. Devant le café, il a plusieurs tables et chaises en métal. Mis à part deux, trois arbustes poussiéreux cachés dans les coins, il n’y a aucun élément de la nature, pour appuyer la rhinocérite qui est la technologie. Avant le lever de rideau, il n’y a que de très courtes conversations entre les personnages pour montrer le manque de communication, toujours en rapport avec la rhinocérite. C’est un univers simple qui est représenté, avec peu de meubles et peu de nature, un vide qui est de plus en plus marqué au fil de la pièce.

– Les transformations :

 

Inspirées par la mise en scène de Rhinocéros de Jean-Guy Legault que nous pouvons voir ci-dessous, nous avons pensé qu’un costume représentant un ‘’réel’’ rhinocéros serait peu cohérent à notre rhinocérite, mais plutôt un masque dans le même genre. Avec l’apparition de toute ces technologies l’humain disparaît (ex : avec le manque de communication, le remplacement de l’homme par des machines etc..) et ce type de masque à gaz montrerait clairement la déshumanisation.

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Rhinocéros

Mise en scène de Jean-Guy Legault

 

Comme le décor et la transformation sont liés à la rhinocérite, ils reflètent le côté tragique de la pièce. Toutefois, cet aspect ne serait pas trop présent ou trop important, pour faire dominer l’aspect gai et comique jusque la fin, à travers le jeu et les costumes caricaturés des personnages.  Concernant justement la fin, Bérenger serait dévasté : il fond en larmes lors du départ de Daisy, ce qui accentue le comique. Suite à cela, Bérenger essaye de se transformer et devient fou, il fait des grimaces pour essayer de leur ressembler tout en pleurant et s’agitant sur toute la scène ce qui lui donne un côté/air ridicule. Pendant tout ce temps, une musique de fond l’accompagne, une musique intrigante provoquant le doute chez le spectateur qui se demande s’il va réellement se transformer. Mais lorsqu’il se rend compte qu’i ne peut pas se transformer, il sèche ses larmes et reprend du poil de la bête pour enfin avoir un sourire et être fier du fait qu’il reste un résistant, il lève alors le poing en l’air et clame qu’il ne capitulera pas. Enfin une musique triomphante clôture la scène laissant un Bérenger fier et déterminer à ne pas capituler. Cette fin est donc un synonyme d’espoir.

Nous avons vraiment voulu accentuer le côte comique de la pièce, étant donné que nous avions déjà vu l’aspect tragique de la pièce, souligné dans la mise en scène d’Emmanuel Demarcy Mota, ayant ainsi la possibilité de laisser un spectateur comblé avec un message d’espoir.

 


Voici quelques photos de mise en scènes qui reflètent en quelque sorte l’aspect que l’on souhaiterait donner à notre pièce :

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La cantatrice chauve

Mise en scène, de Théo Kailer

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Rhinocéros

 

Mise en scène, d’Alexandre Fecteau

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La cantatrice chauve

Mise en scène, de Jean-Luc Lagarce

 

 

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Mettre en scène Rhinocéros Ionesco : Adèle

Rappel de la consigne 

Vous réaliserez un travail sur Rhinocéros en proposant à votre tour des pistes pour une mise en scène de la pièce.

Vous rechercherez sur internet d’autres types de mises en scène que celles vues en cours et justifierez vos propres choix, en vous référant à vos analyses et interprétations des personnages, de l’intrigue et des conversations,  de la progression dramatique et surtout de la fin. Vous indiquerez quel type de métamorphose vous proposeriez de représenter et à quelle(s) rhinocérite(s) vous feriez référence.

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Mise-en-scène Rhinocéros, Ionesco.

Adèle 1E1

Si je devais mettre en scène Rhinocéros, je ferais une tout autre représentation que celle de E.Demarcy-Mota, l’ambiance angoissante est trop pompeuse, en tant que metteur-en-scène, je me concentrerais sur l’aspect absudre proposé par Ionesco, et, pour les scènes uniquement dramatiques, je les rendraist juste folles dans un sens gai.

Dans un premier lieu, mon décor serait comme cela : je suivrais toutes les instructions des didascalies du dramaturge à la lettre près, ainsi, le café, l’épicerie, le bureau… seraient à la place indiquée et les objets seraient tous présents, toujours trés colorés et originaux.  Pour annoncer l’aspect absurde et comique de ma représentation, chaque bâtiment serait de couleur, avec des tons pastels de préférence, et de couleurs variés, deux bâtiments ne peuvent pas être de même couleur, si l’un est bleu, le suivant sera jaune et l’autre rouge. Le sol serait recouvert de pelouse synthétique, la scène ressemblerait à un manège, un dessin animé, un jouet… Les bâtiments seraient donc colorés, les vêtements seraient ceux que l’on pouvait voir dans les années 50,  le chapeau de Jean serait de couleur, son peigne aussi.

La lumière serait blanche et forte, ma scène serait très éclairée et aucun personnage ni même rhinocéros ne serait jamais plongé dans l’obscurité. La transformation en rhinocéros ne serait d’ailleurs pas inquiétante, les personnages se fixeraient une corne (en plastique, en papier maché voire un chapeau de fête en carton) au front à l’aide de rubans blancs assez visibles.

La musique serait calme, très discrète et entraînante et amusante à certains moments (par exemple, lorsque Madame Boeuf saute sur le dos de son mari, désormais rhinocéros).

La scène aurait une ambiance ressemblante à celle de certaines comédies musicales, ou d’un film très coloré.

Exemple de couleurs :

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Chapeau en carton qui pourrait remplacer la corne :

 

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En tant que metteur-en-scène, j’oublierais l’aspect effrayant, dramatique et engagé de la pièce.

D’après mes recherches, la représentation de Pierre Lévesque correspond assez à mon interprétation, hormis le fait qu’il n’y a pas la lumière que je proposerais.

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La progression dramatique se ferait tout de même sentir pas une montée des personnages vers la folie. Mais une folie qui ne semblera pas dramatique ni violente comme le montre E.Demarcy-Mota mais une folie gaie, entrainante, quoique un peu effrayante tellement elle finira joyeuse. Dans une apogée vers la joie, Bérenger finira fou. Ses regrets de ne pas être rhinocéros ne se sentiront pas par une envie de suivre les autres mais car il semblera qu’être rhinocéros est amusant, comme un jeu universel. Mais il sera fier, à la fin, d’avoir gagné la partie.

Il aura d’ailleurs chez lui, à la dernière scène, des petits rhinocéros faits en papier.

 

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Lecture analytique Acte I Rhinocéros Ionesco

II Lecture analytique des pp 44 à 52 (acte I)  

 

Description de  la démarche  

On peut prévoir un court temps de lecture en groupe, à l’issue duquel certains sont invités à proposer une lecture théâtralisée de l’extrait. Celle-ci peut permettre de cerner assez rapidement les spécificités de l’extrait et les caractéristiques des personnages.

Ce passage de l’acte I permet d’approfondir la réflexion sur la spécificité du comique et de l’absurde de Ionesco : incohérence du dialogue entre le logicien et Le Vieux Monsieur ; juxtaposition des répliques et cacophonie des discours superposés.

En lien avec la réflexion sur l’homme et sur l’humanisme, on peut assister déjà dès ce début de pièce à une défaite de la pensée : absurdité de la leçon de logique ; folie de cette logique qui contamine l’ensemble du dialogue ; clichés, autoritarisme, ton sentencieux  et langage vide de Jean ; absurdité de sa leçon d’humanisme (cf p. 54 : Visitez des musées, lisez des revues littéraires, allez entendre des conférences […].En quatre semaines, vous êtes un homme cultivé » !).

Un personnage cependant retient notre attention : Bérenger, plus humain, moins « absurde » que les autres, présenté ici sous le signe du malaise existentiel. Lui seul se pose des questions sur lui-même, sur le sens de la vie, sur l’homme – il apparaît ainsi le seul humain véritable de la pièce en dépit de son aspect fondamentalement antihéroïque (lequel précisément le préservera de la rhinocérite).

 

Il serait intéressant, à ce propos, d’éclairer ce passage d’extraits d’entretien avec Eugène Ionesco lui-même, afin de montrer le lien entre ce personnage et son auteur. Ces extraits sont disponibles sur le DVD de la pièce édité par le SCEREN-CRDP de Champagne-Ardenne et la Comédie de Reims (Entrer au théâtre ; Texte et représentation ») ou sur le site de l’INA (http://www.ina.fr/video/CPC78052607 ).

 

A ce stade, peut être posée la question de la représentation de l’extrait : quels choix ont fait les groupes ? Quelles difficultés les élèves ont-ils rencontré ? L’échange peut introduire l’étude comparée de deux mises en scène différentes (celle d’Emmanuel Demarcy-Mota d’une part et l’une des nombreuses mises en scène disponibles sur le site You tube)

Un entraînement à l’écrit (et/ou à l’oral de l’EAF) pourrait consister à faire répondre à la question suivante : Trouvez-vous ce dialogue comique ? / Ce dialogue vous fait-il rire ?

 

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            →vers l’extrait :