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Une expérience de l’émerveillement

Retour sur l’édition 2017 du concours des « Itinéraires humanistes »

Le lycée Leconte de Lisle de La Réunion a reçu le prix de la création originale

Dans le cadre de la 3ème édition du concours consacré cette année à l’exploration de « territoires humanistes, les élèves de Seconde de Madame Annette Deschamps ont recomposé le monde en en proposant une vision à la fois poétique et sensible, plaçant leurs mots dans les traces laissées par leur lecture du  poème  de Cù Huy Cân, Empreinte fossile d’une feuille (Anthologie des itinéraires humanistes, p. 37). La créativité dont les élèves ont fait preuve, l’originalité de leur écriture et l’expérience de l’émerveillement qu’elle révèle leur a valu le prix la création originale. 

Nous vous proposons de suivre la genèse du projet avant de mener votre propre expérience de l’émerveillement à la lecture de leurs poèmes.

Avant d’écrire, on s’émerveille. En écrivant, on s’émerveille toujours. Sinon, ce n’est pas la peine de commencer.

Pour penser le rapport entre la poésie et la prose, et l’émerveillement, il ne suffit pas d’étudier la présence de l’émerveillement dans l’oeuvre de tel ou tel écrivain, ni même, sans aller plus loin, sa façon particulière de s’émerveiller. Il faut se placer au coeur de la question et demander pourquoi écrire et s’émerveiller vont ensemble.  […] L’oeuvre littéraire n’exprime pas seulement un émerveillement qui a déjà été ressenti. Elle le cherche, lui permet d’être plus pleinement, le change et, dans une certaine mesure, le créé. En le disant, elle ajoute, à l’émerveillement devant le monde, la merveille d’une langue.  […] Le lecteur aussi, en ouvrant le livre, en passant le seuil d’un premier vers, se promet -sans prononcer le mot et en cherchant toute une variété d’autres choses- de s’émerveiller. L’émerveillement est une des raisons d’être de la littérature, une des raisons pour laquelle elle existe.

Michael Edwards, De l’émerveillement, 2008.

 

Les propos de Michael Edwards rendent bien compte de l’esprit du projet imaginé par Annette Deschamps qu’elle a conduit ensuite pendant 6 séances d’A.P. avec ses élèves de Seconde. 

Comment en effet lire et enseigner la poésie? Comment parvenir à faire de cette lecture une expérience de la sensibilité, (sans quoi l’écriture perd sa raison d’être)? Comment interroger le sens du poème sans le dévoyer ni le restreindre?

Autant de questions, aussi fondamentales que difficiles, auxquelles l’enseignante a choisi de répondre en amenant ses élèves à faire l’expérience de l’émerveillement à travers la construction progressive de délicates images poétiques, qui, comme l’a écrit Philippe Jaccottet dans son recueil Paysages avec figures absentes, constituent avant tout « des directions. Car ces choses, ce paysage, ne se costument jamais. Les images ne doivent pas se substituer aux choses, mais montrer comment elles s’ouvrent, comment nous entrons dedans. » 

Dans les deux pages qui suivent, découvrez le projet et laissez-vous émerveiller….

  • En page 2, retrouvez le descriptif de la séquence menée, accompagnée des travaux préparatoires des élèves  ;
  • En page 3, appréciez les écrits poétiques des élèves, dans un recueil numérique intitulé « Dans les ors du monde, dans les traces fossiles du poème de Cù Huy Cân »