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Mettre en scène Rhinocéros Ionesco : Sabrine et Deborah


Rappel de la consigne :

Vous réaliserez un travail sur Rhinocéros en proposant à votre tour des pistes pour une mise en scène de la pièce.

Vous rechercherez sur internet d’autres types de mises en scène que celles vues en cours et justifierez vos propres choix, en vous référant à vos analyses et interprétations des personnages, de l’intrigue et des conversations,  de la progression dramatique et surtout de la fin. Vous indiquerez quel type de métamorphose vous proposeriez de représenter et à quelle(s) rhinocérite(s) vous feriez référence.

Vous pouvez, si vous le souhaitez, réaliser ce travail sous forme numérique.

Proposition de mise en scène de Rhinocéros

Sabrine /  Déborah 1E1

Nous  souhaiterions tout d’abord faire ressortir le côté comique de la pièce à travers :

– Les personnages, en les caricaturant pour leur donner un aspect ridicule :

Jean : personnage frêle, maigre mais sûr de lui, et propre sur lui. Ses cheveux sont peignés, très bien coiffé. Il porte un costume / cravate mais son pantalon est trop petit et on peut donc voir ses chaussettes, il porte des chaussures bien cirées, sa chemise est rentrée dans son pantalon qui est monté bien au dessus de sa taille. Il fait des gestes très précis, c’est un personnage très soigneux et précieux.

Bérenger : personnage très négligé; pas propre sur lui contrairement à Jean, il a sa barbe de trois jours, les cheveux ébouriffés, une chemise à carreaux sale et froissée, il porte un jean sale et troué, sans ceinture, les lacets de ses chaussures sont défaits. Son visage est terne et pâle, son dos recourbé et il ne marche pas droit. Il donne l’impression, à travers sa manière de parler et ses mouvements, d’avoir totalement perdu goût à la vie.

Daisy : représentée comme une femme ‘’moderne’’, jeune et classe, bien habillée, avec de beaux cheveux, une femme très jolie naturellement. Elle paraît hautaine mais c’est en fait pour cacher le fait qu’elle a peur et n’a pas confiance en elle dans ses choix, autant dans sa relation avec Béranger que dans son opinion sur les rhinocéros.

Le logicien : représenté comme un ‘’savant fou’’, avec la blouse blanche, la chemise à carreaux fermé jusqu’au dernier bouton et les chaussettes multicolores. Il porte des lunettes rondes et une moustache grise. Il veut se donner un air intellectuel et a confiance en tout ce qu’il dit.

Le vieux monsieur : vieil homme qui paraît fragile. Il porte un béret et utilise une canne.

Mme Bœuf : femme ronde qui porte des vêtements très colorés, haute en couleur, elle réagit toujours très vivement.

Botard : personnage sombre, habillé d’un costume qui lui donne une allure stricte. C’est un personnage de mauvaise foi, susceptible. Il s’emporte assez facilement et s’enferme rapidement dans ses idées, comme lorsqu’il refuse de voir la vérité en face sur les rhinocéros.

 

Dudard : homme grand et mince, habillé très simplement avec un pantalon et un haut de couleur uni.

Il doute en permanence et n’arrive pas à se faire ses propres idées, il préfère rejoindre le plus grand nombre, ce qui explique pourquoi il se transforme lui aussi en rhinocéros.

 

La Rhinocérite :

La rhinocérite serait l’addiction aux nouvelles technologies (ordinateur, téléphone, tablette…). Le fait que tout le monde veuille avoir le dernier modèle sorti sous prétexte que tout le monde le possède et que c’est « à la mode » alors qui n’en ont pas forcément besoin. Le renouvellement incessant de ces nouveaux types d’appareils ne cesse d’accroître et pousse ainsi à la consommation en masse, une consommation pas forcément nécessaire. En effet, l’abus de ces produits peut mener à des maladies ou alors une totale addiction à ces appareils. De plus, ces outils numériques sont présents partout : dans les maisons, les tickets de métro qui ont été remplacés par des cartes à puce… De nombreux objets sont crées pour remplacer l’humain comme la potentielle création des voitures ne nécessitant pas de conducteurs, roulant toutes seules. Cette technologie touche tout le monde:  les jeunes peuvent passer un temps fou sur internet, ceci devenant presque une obsession. Cela a de nombreuses conséquences sur cette partie de la population notamment sur les  études et sur les relations sociales. Cependant, cette technologie touche aussi les adultes qui font de plus en plus leur travail sur un ordinateur ou qui veulent aussi posséder les dernières technologies. Enfin, on a constaté l’apparition de tablettes tactiles pour jeunes enfants (moins de trois ans) ce qui est inquiétant car on vise à remplacer les relations humaines et vraies par des objets prétendant être indispensables à l’éveil éducatif. On peut alors se demander jusqu’où vont-nous mener ces nouvelles techniques certes utiles, mais qui peuvent parfois pousser à la dérive.

– La lumière :

Des lumières chaudes et concentrées sur plusieurs personnages à la fois pour avoir cet aspect chaleureux qui ferait ressortir davantage le côté comique, une lumière constamment présente.

– Le décor :

Comme dans un monde de dessin animé, tous les bâtiments se ressemblent, seul des pancartes écrites avec des lettres noires  très visibles définissent chaque endroit. On peut apercevoir dans le fond un nombre indéfini de buildings. Devant le café, il a plusieurs tables et chaises en métal. Mis à part deux, trois arbustes poussiéreux cachés dans les coins, il n’y a aucun élément de la nature, pour appuyer la rhinocérite qui est la technologie. Avant le lever de rideau, il n’y a que de très courtes conversations entre les personnages pour montrer le manque de communication, toujours en rapport avec la rhinocérite. C’est un univers simple qui est représenté, avec peu de meubles et peu de nature, un vide qui est de plus en plus marqué au fil de la pièce.

– Les transformations :

 

Inspirées par la mise en scène de Rhinocéros de Jean-Guy Legault que nous pouvons voir ci-dessous, nous avons pensé qu’un costume représentant un ‘’réel’’ rhinocéros serait peu cohérent à notre rhinocérite, mais plutôt un masque dans le même genre. Avec l’apparition de toute ces technologies l’humain disparaît (ex : avec le manque de communication, le remplacement de l’homme par des machines etc..) et ce type de masque à gaz montrerait clairement la déshumanisation.

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Rhinocéros

Mise en scène de Jean-Guy Legault

 

Comme le décor et la transformation sont liés à la rhinocérite, ils reflètent le côté tragique de la pièce. Toutefois, cet aspect ne serait pas trop présent ou trop important, pour faire dominer l’aspect gai et comique jusque la fin, à travers le jeu et les costumes caricaturés des personnages.  Concernant justement la fin, Bérenger serait dévasté : il fond en larmes lors du départ de Daisy, ce qui accentue le comique. Suite à cela, Bérenger essaye de se transformer et devient fou, il fait des grimaces pour essayer de leur ressembler tout en pleurant et s’agitant sur toute la scène ce qui lui donne un côté/air ridicule. Pendant tout ce temps, une musique de fond l’accompagne, une musique intrigante provoquant le doute chez le spectateur qui se demande s’il va réellement se transformer. Mais lorsqu’il se rend compte qu’i ne peut pas se transformer, il sèche ses larmes et reprend du poil de la bête pour enfin avoir un sourire et être fier du fait qu’il reste un résistant, il lève alors le poing en l’air et clame qu’il ne capitulera pas. Enfin une musique triomphante clôture la scène laissant un Bérenger fier et déterminer à ne pas capituler. Cette fin est donc un synonyme d’espoir.

Nous avons vraiment voulu accentuer le côte comique de la pièce, étant donné que nous avions déjà vu l’aspect tragique de la pièce, souligné dans la mise en scène d’Emmanuel Demarcy Mota, ayant ainsi la possibilité de laisser un spectateur comblé avec un message d’espoir.

 


Voici quelques photos de mise en scènes qui reflètent en quelque sorte l’aspect que l’on souhaiterait donner à notre pièce :

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La cantatrice chauve

Mise en scène, de Théo Kailer

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Rhinocéros

 

Mise en scène, d’Alexandre Fecteau

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La cantatrice chauve

Mise en scène, de Jean-Luc Lagarce

 

 

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