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Améliorer son brouillon en salle informatique

 

Sujet proposé Zlata qui a maintenant trente ans décide d’écrire son autobiographie. Vous transposerez la page de son journal intime en un récit rétrospectif.

Vous veillerez à exprimer les sentiments de Zlata enfant mais aussi de la narratrice adulte qu’elle est devenue.

Hélène Lentieul

Collège Albert Ball Annoeullin

 

Utilisation des TICE : quelques pistes au TBI, video projecteur ou en salle informatique.

Après avoir laissé les élèves travailler quelques minutes individuellement, le professeur pourra faire lire un brouillon choisi en fonction des conseils qu’il juge utilise de donner à sa classe. Selon le matériel dont il dispose -TBI, videoprojecteur ou salle informatique équipée d’un logiciel de pilotage de type Net Support School –  le professeur projettera la copie au tableau ou affichera le travail d’un élève sur tous les écrans de la classe.

L’observation collective de ce brouillon suscitera une réflexion sur l’écriture, les élèves s’interrogeant sur les choix opérés par leur camarade et lui proposant de possibles enrichissements. Cette phase collaborative ne manquera pas de stimuler les jeunes qui éprouvent des difficultés à se lancer dans l’écriture.

Il sera alors intéressant de faire annoter l’écran ou la copie par les élèves en utilisant le stylet du TBI ou les outils d’annotation du logiciel Net Support School (surligneur, flèches etc.) afin de mettre en évidence les modifications à effectuer.

 Un début affiché à la classe :

 Cela fait vingt ans de cela mais je me souviens encore parfaitement de cette journéeJe parlais avec Emina et ma mère quand il y a eu une détonation. Papa n’était pas là et nous sommes tous partis nous réfugier dans la cave des Bobar.  

 La mutualisation : 

La phrase initiale retient l’attention de la classe : l’élève choisit en effet  de situer l’événement par rapport au moment de l’écriture, évoquant ainsi la distance qui sépare le présent de l’énonciation de l’événement raconté, distance qui ne nuit pourtant pas à la netteté du souvenir resté très présent dans son esprit. La narratrice semble indiquer qu’elle est en mesure de faire vivre avec intensité un temps fort de son enfance à ses lecteurs.  Le  style parataxique du journal ne convient donc plus : la narratrice adulte emploiera une syntaxe plus élaborée que celle d’un enfant. Elle cherchera également à souligner ses impressions et ses sensations en employant un vocabulaire plus précis et plus soutenu.

Les élèves remarquent que la seconde phrase n’insiste pas suffisamment sur le bombardement ni sur les réactions de la narratrice enfant. Ils rappellent que la  sensation auditive doit être soulignée car c’est le bruit qui déclenche aussitôt la peur panique.

Une recherche de vocabulaire sera amorcée collectivement à partir des propositions des élèves et de la consultation d’un dictionnaire en ligne comme le TLF.

 

 Fiche outil :

VOCA BRUIT
Suivra une seconde phase d’écriture individuelle
 où chaque élève veillera à exprimer les  sensations auditives de la narratrice. On pourra alors demander aux élèves de justifier les améliorations apportées sous la forme de commentaires, ce qui les incitera à adopter une posture réflexive par rapport à leur production.

La fiche-outil  commencée sera mise à la disposition de tous dans l’espace collaboratif de la classe ou affichée au TBI.

Copie-eleve-zlata
Le travail se poursuivra en alternant phases individuelles d’écriture et phases orales d’échange et de mutualisation. On pourra ainsi améliorer l’expression de la peur de l’enfant dans la troisième phrase de la production initiale  et préciser quel est  le regard de la narratrice adulte sur l’événement.

 

 Une production  d’élève 

Cela fait vingt ans de cela mais je me souviens encore parfaitement de cette journée. Je parlais avec Emina et ma mère quand nous entendîmes de nombreux coups de canon suivis d’une effroyable détonation qui nous déchira les tympans, laissant présager le pire. La panique s’empara de nous quand les vitres furent pulvérisées. Nous étions affolées, terrorisées, épouvantées comme dans un cauchemar.

Je pensais qu’un obus était tombé sur notre maison. Nous n’avions qu’une solution : nous réfugier dans la cave des Bobar. J’entends encore les sanglots de ma mère qui s’inquiétait pour mon père qui était sorti. Je ne pourrai jamais oublier ce moment d’angoisse insupportable.   

Nous avions frôlé la mort ce jour-là et nous fûmes soulagées d’apprendre que  l’obus n’ pas tombé chez nous mais à côté. Lorsque nous sommes retournées dans l’appartement tout était sale et poussiéreux mais nous étions vivantes tout comme mon père qui était rentré sain et sauf.

 

 

 Bilan : compétences mobilisées au cours des différentes activités du projet

Les élèves ont compris les spécificités du récit autobiographique rétrospectif et du journal intime.

Ils ont amélioré leur production écrite par le biais d’une collaboration favorisant l’émergence d’une  réflexion sur la langue.

Ils ont également pris conscience de l’utilité du brouillon et ont appris à utiliser efficacement des dictionnaires numériques.

Enfin, ils ont pris l’habitude de travailler ensemble dans un esprit de collaboration.

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