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L’humanité en débat

 

                                                                   L’humanité en débat 

Problématique : La tolérance en question : entre tolérable et intolérable.

 Christophe Buwalda

Lycée Blaringhem, Bethune

Niveau : 1ère

 

Objet d’étude, thème du programme : La question de l’homme dans l’argumentation, du XVI à nos jours

 Objectifs généraux du projet :

Cette séquence se propose de répondre à une des entrées du programme de 1ère : la question de l’homme dans l’argumentation du XVI à nos jours. Elle propose en effet de travailler sur des textes d’horizons et d’époques diverses, mais aussi des illustrations issues des manuscrits et récits de voyage du XVIe siècle.

Le thème retenu est celui du regard porté sur l’autre en montrant quelles en sont les constantes, mais aussi comment les auteurs, à travers ce regard, parviennent à faire émerger quelques unes des valeurs de l’humanisme. Le but est de montrer comment la lecture et la connaissance de ces textes viennent nourrir la réflexion sur l’humain et mettre en évidence que les valeurs humanistes ne sont pas acquises une fois pour toutes, mais se construisent  pour chacun de nous, chaque jour  .

Cette séquence se propose de lier étroitement textes appartenant au patrimoine culturel et ceux proposés au sein de l’anthologie « Itinéraires humanistes pour notre temps » avec comme  objectif : guider les élèves dans leur réflexion : quelle est la place de l’humain  dans une société dominée par la violence souvent gratuite ?

Présentation synthétique de la séquence  puis détail de l’activité et/ou de la séance proposée : 

Séances

Objectifs

Activités  / supports

Séance 1

Entrer dans la séquence approche et exploitation du texteproblématique  : Jusqu’où peut-on aller dans lhorreur ? Comment s’ en rendre compte ?  * quelle réception initiale ?* quel effet est produit sur le lecteur ?* fiction ?  réalité ? témoignage ?  Lecture Analytique : Les funérailles (Rachid    Boudjedra, 2003) anthologie p: 164 *quel est le regard porté sur Sarah ?* comment Sarah révèle-t-elle les autres ?* quels sont les effets attendus de ce témoignage ? dans quel but et avec quelles attentes ? comment peut-on le savoir ?* caractériser : barbarie / cruauté / inhumanité  ; comment distinguer les termes qui souvent dans l’esprit de l’élève sont synonymes.

Séance 2

Langue : Autour du mot « barbare »Etymologie Elargir la perception sémantique du mot Recherche lexicale : fiche synthèse Article du dictionnaire et début du texte « Les Cannibales » (Montaigne) : Quelles acceptions dans le texte. ?Qu’est-ce qu’un barbare au XVI ? aujourd’hui ?

Séance 3

Travail sur la question de corpus * comment l’auteur met-il en évidence l’horreur du récit ?* avec quelles attentes ?(textes du XVI / XVIII / XX siècles ) Support : corpus de 4 textesLas Casas : « Prologue brève histoire ...*Voltaire : Candide (ch.3) : « destruction du village Abare*Montaigne : extrait 2 des Cannibales*M. Vargas Llosa : « la fête au bouc » anthologie p: 166

Séance 4

Travail sur l’image Quels effets produisent-elles ?Quels procédés l’image utilise-t-elle ?Quels regards sur l’autre les images amène-t-elles à poser ?Qui est barbare ? (écho Montaigne)  Support pour l’étude (gravures XVI)* planches de la BNF Observation / Classement Synthèse

séance 5

Lecture analytique Quelles sont les intentions de Diderot ?Comment met-il en évidence la critique européenne à travers un brouillage énonciatif ? Pourquoi ? Diderot : supplément au voyage de Bougainville (Chap. 2 : « discours du vieux Tahitien »)-Une rhétorique de l’accusation- Un discours affectivement marqué : La double énonciation : les discours entremêlés ; – oppositions lexicales-Le raisonnement par l’absurde

Séance 6

Quelle  image du « sauvage » ?* les stéréotypes* apprendre à dépasser les préjugés* Lery : précurseur de Levy Strauss ? Jean de Lery (texte sur le Brésil )Mettre en évidence les liens avec les textes de Montaigne (XVI), Diderot (XVIII)Bilan synthèse

Séance 7

Etude comparée :Les barbares au XXJ. Ferrat / M. Vargas Llosa » pour que l’on sache qui vous étiez » Réinvestissement des procédés repérés dans l’extrait de Diderot

Séance 8

De quel côté faut-il alors se placer ?Privilégier le récit .Se placer du point de vue des victimes.  Primo Lévi : Si c’est un homme

séance 9

Bilan général sous forme de tableau récapitulatif (préparation en vue EAF) : circuler dans la séquence

 

Phares sur certaines séances :

 séance 4 : travail sur l’image  (trois illustrations venant du site de la BNF : Narratio regionum Indicarum per Hispanos quosdam devastattarum)

Objectifs :

* distinguer les formes de barbarie

* l’impact de l’image par rapport au texte : quelle différence entre l’image de la barbarie véhiculée par les images et celles données par les textes déjà étudiés.

supports :

 

 gravures illustrant la  Narratio regionum Indicarum per Hispanos quosdam devastattarum  4gravures illustrant la  Narratio regionum Indicarum per Hispanos quosdam devastattarum  2gravures illustrant la  Narratio regionum Indicarum per Hispanos quosdam devastattarum

 illustration1                                        illustration 2                                   illustration3

Etude des différentes images :

* Quels effets produisent-elles ?

* Quels procédés l’image utilise-t-elle ?

* Quels regards sur l’autre les images amènent-elles à poser ?

* Qui est barbare ? (écho Montaigne)

Réalisation d’une synthèse des observations

séance 5 Diderot , extrait du supplément au voyage de Bougainville 

Réinvestissement de la séance sur un texte du XVIII e siècle.

Problématique : quelles images de la « civilisation » s’entremêlent ici ? Quel éclairage les Lumières donnent-elles à cette notion de sauvage ?

Comment Diderot  met-il en évidence la critique européenne à travers un brouillage énonciatif ? Pourquoi ?

Etude menée sur le texte :

– quelle(s) idée(s)  défend le vieux tahitien ?

– quels sont les arguments employés par le chef ?

– en faveur du mode de vie tahitien

– contre l’attitude européenne

* Comment le vieux tahitien s’y prend-t-il pour convaincre  (rhétorique de l’accusation )

Séance 7 : Etude comparée :  Les barbares au XXe siècle  :  » pour que l’on sache qui vous étiez »

 objectifs : découvrir le texte de Ferrat pour voir ce qui diffère du texte de Vargas (travaillé en séance 3 dans le cadre du corpus de textes)

quels procédés sont employés dans les textes pour souligner la perception de la barbarie dans les textes du XX e siècle.

Etude des textes :

 

Texte 1 : J. Ferrat : Nuits et brouillard  : des mots au rythme

Peu d’élèves aujourd’hui connaissent Ferrat comme chanteur ; on va se servir de cette lacune pour  aborder le texte comme un poème pour ensuite le leur faire écouter et voir comment le rythme et la mélodie viennent renforcer le message des mots.

Etape 1 :  lecture du texte : réception initiale

Quelle réalité est ici décrite ; sous quelle forme ?

Quelle est l’intention du poète ici ?

Problématique : Quel apport la poésie offre-t-elle pour exprimer ce type de message ?

On attend que les élèves ici convoquent leurs connaissance sur le thème de la poésie « engagée » vue au collège ou abordée en classer de 2nde (poésie aux 19 et 20 siècles)

* la réalité visée par Ferrat  : circonstances retenues, les images employées : comment Ferrat suggère-t-il la dimension universelle du massacre ?

* ses intentions : devoir de mémoire, rendre hommage au survivant, …

* la forme du poème : l’anaphore des 4 premiers vers  de la 1ère strophe : comment l’interpréter ?

* l’engagement en poésie

Etape 2 : Ecoute de la mise en voix du texte cf. chanson :

* rôle des percussions : train / glas / solennel

* guitare : dimension sensible, enrichissement des instruments qui accompagnent la voix du poète

* aspect lancinant et résonnance.

Bilan : comment rythme et musique renforcent-ils les mots ?

 

Texte 2 : Mario Vargas Llosa : La fête au bouc  : traduire ce qui dépasse l’entendement humain.

problématique : Que faut-il sous-entendre pour comprendre le titre donné au texte ? Comment la fiction est-elle mise au service de l’expression de l’horreur ?

Etude du texte :

* le vocabulaire péjoratif  : de l’horreur des tortionnaires au désespoir de la victime

* l’usage des pronoms personnels pour dépersonnaliser : quel enjeu ?

* les caractérisations employées pour les tortionnaires

* les « solutions » pour prolonger l’horreur

Bilan : compétences mobilisées au cours des différentes activités du projet

lecture

– Lire des textes variés pour mettre en évidence les liens qui se nouent entre les idées, les formes qui les incarnent et le contexte dans lequel elles naissent.- Apprécier les œuvres, analyser l’émotion qu’elles procurent et en rendre compte à l’écrit ou à l’oral.- Rendre l’élève plus autonome dans sa démarche pour lire, interpréter et construire son analyse. 

culture humaniste /

histoire des arts

– Observer et rendre compte du « projet de l’artiste » à travers des gravures et des représentations du XVI siècle.- Comment rythme et musique sont mis au service du message porté par un texte ?

Types d’écrits travaillés

– Rédiger une réponse argumentée et cohérente.- Travailler la lecture analytique et le commentaire

langue

– Travail autour du mot « barbare » et du mot « étranger »- Etude de la modalisation

oral

– Préparer à l’Epreuve Anticipée de Français- Répondre à une question sur le texte- Savoir formuler et justifier  la problématique (entraînement à l’entretien)

Utilisation des TICE :

– Faire une recherche documentaire sur les contextes historiques dans lesquels sont écrits les textes

– Construire une carte heuristique rendant compte des apports de la séquence

– Construire un diaporama de synthèse sur les textes de la séquence en vue de l’EAF : quelle place pour chaque texte, quel apport, quels liens tisser entre eux ? Apprendre à circuler entre les textes et les documents complémentaires.

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