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Ecrit d’invention : « écrire à la manière de David Rousset »

Ecrit d’invention 

A la manière de David Rousset dans « L’univers concentrationnaire »

Vous rédigerez à la première personne un texte en deux parties (chacune une page environ) dans lesquelles vous décrirez d’abord le fonctionnement de l’univers concentrationnaire et la « néantisation » de l’humain. Puis, dans la seconde partie, vous tâcherez, de mettre en avant l’irréductible triomphe de l’homme face à la barbarie des camps. Vous prendrez soin de réinvestir dans vos choix d’écriture le travail sur la langue mené sur le texte de Rousset.

Première partie Une nouvelle fois, le jour se lève. Quel jour ? Ca n’est pas dimanche, c’est tout, il est six heures du matin, je vis encore. Peut-être. On ne peut être certain de rien dans le camp. Même pas de son existence. Celui à côté de moi me regarde. Pas un sourire. Non juste de la peur. Il a peur en me voyant car il sait que bientôt il sera comme moi : un mort qui vit sans même le vouloir.

Chaque matin, dans ce froid, la même question se pose : pourquoi je vis ? Pourquoi ne suis je pas mort ? Car je n’en ai pas la force : je n’ai pas la force de mourir. Ils m’ont même retiré ça : le courage de mourir. Un numéro n’a pas de courage. Alors je réponds présent comme tout le monde  et je marche vers l’usine, je marche et je travaille et je travaille en ne pensant à rien. Surtout ne pas penser, penser à ne pas penser. Ceux qui pensent à avant, à ailleurs perdent leur instinct de survie. Ils rêvent et ils souffrent. Ils ne dorment pas et ils meurent.

 

 

 

Deuxième partie : 

Qu’ont-ils fait de moi ? Pas ce qu’ils ont voulu. Je ne suis pas cet animal qu’ils matraquent  à longueur de journée, je ne suis pas ce sous-homme qui rampe pour un morceau de pain, je ne suis pas ce demi-vivant qui baisse la tête pour ne pas croiser la tête des êtres supérieurs. Je suis resté un homme, je n’ai pas trahi l’espèce humaine et j’ai gardé ma confiance en l’humanité. J’ai confiance en cet homme que je ne connaissais pas et qui m’a prêté sa couverture une nuit où mes orteils devenaient bleus. Le camp ne m’a pas tué, il m’a fait découvrir le combat, pas la haine qui rend aveugle ou bien fou. Jamais je me suis senti aussi humain  que face à ces SS qui me croisaient sans me regarder comme pour me dire : « tu n’existes pas «  j’ai existé dans ce camp avec des milliers d’autres et j’ai vécu.

 

 

              Exploitation du texte de David Rousset    

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