Le Vocabulaire de l’exil
Véronique Perrin
Lycée Voltaire , Wingles
Exercices pour les élèves
- I. Quel est le mot mystère ?
- 1. Dans la Bible, comment s’intitule le livre du Pentateuque qui relate la sortie d’E-gypte des Israélites ?
- 2. Quelle est l’étymologie du mot que vous avez trouvé ?
- 3. Que signifie l’………. rural ?
- 4. Comment s’appelle la dernière partie d’une tragédie grecque qui, après la sortie du chœur, contenait le dénouement ?
- II. Le mot mystère contient un préfixe, dont vous donnerez la signification après avoir retrouvé deux autres mots l’employant, répondant aux définitions suivantes :
- 1. Qui réside dans une autre patrie que la sienne.
- 2. Etat de celui que l’autorité force à vivre hors de son pays, ou qui s’y résout lui-même.
- 3. Quelle forme se préfixe prend-il dans le mot qui correspond à la définition suivante : quitter son pays pour aller se fixer dans un autre ?
- III. Jouons avec les préfixes
- 1. Quelle est la différence entre un expatrié, un apatride, un rapatrié ?
- 2. Quelle est la différence entre l’exogamie et l’endogamie ?
- 3. Quelle est la différence entre l’émigration et l’immigration ?
- 4. Quelle est la différence entre l’import et l’export ?
- 5. Quelle est la différence entre le déracinement et l’enracinement ?
- IV. D’un sens à l’autre
Le mot étranger dérive du mot étrange. Quelle est leur étymologie commune ? Comment
comprendre cette association ?
- V. La famille de « ban »
En francique, le ban est la proclamation d’un ordre, une loi dont la non-observance entraîne une peine. « Mettre quelqu’un au ban de la société », c’est l’exclure du groupe, l’en déclarer indigne.
- 1. Quel mot de la même famille désigne l’action de condamner quelqu’un à quitter une communauté nationale, un parti…?
- 2. Qu’est-ce qu’un forban ?
- VI. Que signifie le mot « extradition » ? Comment est-il formé ?
1 VII. Culture générale
Que vient donc faire cette coquille d’huître ?
Vous saurez expliquer sa présence quand vous saurez définir ce qu’est l’ostracisme et que vous connaîtrez l’histoire de ce mot.
Le Vocabulaire de l’exil – Corrigé
- I. L’exercice I permet de travailler autour du mot « exode » et de donner un peu de culture générale : L’Exode, titre du livre biblique ; l’exodos, dans la tragédie grecque.
- II. L’exercice II sensibilise à la formation du lexique avec la présence du préfixe « ex » dans expatrié (du grec exo, « en dehors de » et de patrida, « pays ») et exil (du latin ex(s)ilium, venant de ex(s) ul, signifiant « séjournant à l’étranger, banni ou de ex(s)ilere, « sauter dehors ». Les élèves peuvent déduire aisément le sens de ce préfixe : maque la sortie, la séparation. Le mot émigrer permet de voir que le préfixe « ex » peut prendre une forme abrégée.
- III. L’exercice III, variant les préfixes, permettra aussi de réfléchir aux variations orthographiques : pourquoi un seul « m » à émigrer et deux à immigrer ? pourquoi transformer le « in » en « im » ?
- IV. L’exercice IV sensibilise davantage aux glissements de sens, porteurs de marques idéologiques : l’étranger est celui qui paraît étrange ; qui inquiète. (le latin extraneus signifie « du dehors, extérieur, qui n’est pas de la famille, du pays, étranger »)
- V. L’exercice V permet de travailler autour du mot « bannissement », le ban étant relatif aux proclamations officielles, à un arrêté municipal… , il se connote à la légalité, au respect de lois. « Publier les bans », à l’occasion d’un mariage, c’est le faire connaître publiquement, officiellement afin que ceux qui y verraient un empêchement le fassent savoir. A l’inverse, le « bannissement » consiste à chasser de la communauté , fondée sur le respect de ces lois. Etymologiquement, le « forban » est celui qui est banni à l’étranger ; ce peut être un pirate, un flibustier, un bandit.
- VI. L’extradition est l’action de remettre un criminel au gouvernement étranger dont il dépend et qui le réclame. Le mot provient du radical latin « traditio », qui désigne « l’action de livrer » alors que le préfixe « extra » suggère l’idée de « en dehors ».
- VII. Le mot « ostracisme » vient du grec ostrakismos, de ostrakon, qui désignait une coquille d’huître. L’ostracisme était une peine de bannissement de la vie politique, en vigueur à Athènes. Le citoyen frappé d’ostracisme était banni pour une durée maximale de dix ans. Etymologiquement, l’ostracisme désignait la coquille d’huître, puis le tesson de céramique avec lesquels on votait pour infliger cette peine de justice. Les Athéniens inscrivaient les noms des personnes jugées dangereuses, et donc à bannir, sur une coquille d’huître, puis sur un tesson d’argile. Ceux-ci étaient déposés dans une urne. De nos jours, l’ostracisme est une forme d’exclusion sociale.
|
←Etre né quelque part