Poème à mon frêre blanc Cher frère blanc, Quand je suis né, j’étais noir, Quand j’ai grandi, j’étais noir, Quand je suis au soleil, je suis noir, Quand je suis malade, je suis noir, Quand je mourrai, je serai noir.Tandis que toi, homme blanc, Quand tu es né, tu étais rose, Quand tu as grandi, tu étais blanc, Quand tu vas au soleil, tu es rouge, Quand tu as froid, tu es bleu, Quand tu as peur, tu es vert, Quand tu es malade, tu es jaune, Quand tu mourras, tu seras gris.Alors, de nous deux, Qui est l’homme de couleurSenghor , « poème à mon frère blanc |
L’homme qui te ressemble J’ai frappé à ta porteJ’ai frappé à ton cœurPour avoir un bon litPour avoir un bon feu
Pourquoi me repousser ? Ouvre-moi mon frère !…
Pourquoi me demander Si je suis d’Afrique Si je suis d’Amérique Si je suis d’Asie Si je suis d’Europe ? Ouvre-moi mon frère !…
Pourquoi me demander La longueur de mon nez L’épaisseur de ma bouche La couleur de ma peau Et le nom de mes dieux ? Ouvre-moi mon frère !…
Je ne suis pas un noir Je ne suis pas un rouge Je ne suis pas un jaune Je ne suis pas un blanc Mais je ne suis qu’un homme Ouvre-moi mon frère !…
Ouvre-moi ta porte Ouvre-moi ton cœur Car je suis un homme L’homme de tous les temps L’homme de tous les cieux L’homme qui te ressemble. |
René Philombe, 1930-2001, « Gouttes de chant pour créer l’homme, 1977
←Exploitation des deux poèmes en CEI