Le descriptif de la séquence,

« Les Ors du monde »

Un atelier d’écriture pour développer sa vision personnelle et poétique du monde, dans le cadre de l’AP en classe de seconde

Projet écrit et mené par Annette Deschamps, enseignante au Lycée Leconte de Leconte de Lisle de Saint-Denis de la Réunion

 

Lecture	Lecture du poème de Cù Huy Cân, « Empreinte fossile de feuille » (p. 37 de l’anthologie) Supervielle, « Orphée », in Les Premiers pas de l’Univers Barjavel « Les enfants de l’ombre » Publicité Volvic, « La Force du volcan »
Culture Humaniste/Histoire des Arts	Un mythe à l’œuvre : l’Or et son pouvoir de métamorphose
Type d’écrits travaillés	Des écrits poétiques d’imitation à la manière de « Empreinte fossile de feuille » de Cù Huy Cân
Langue	Enrichissement des images poétiques grâce à un travail sur la sonorité des mots et leur force évocatoire
Oral	De nombreux débats interprétatifs en classe. Lecture expressive des écrits poétiques produits

Rappel de la démarche :

Dans le cadre de 6 séances d’AP en classe de 2^nde, il s’agit de faire vivre de l’intérieur aux élèves une rencontre entre leurs images, leur représentation du monde, et une autre image (tant visuelle qu’émotionnelle), de façon à ce que l’émotion provoque une nouvelle perception, appréhension, compréhension du monde.

Il s’agit de faire prendre conscience aux élèves que ces émotions qui nous font bouger, vibrer, rêver, reposent sur le principe d’une re-connaissance entre des images personnelles et des images préexistantes qui font sens grâce à un jeu sur nos codes et représentations mentales.

Donner sens à la rencontre littéraire : s’élargir, pour mieux présenter sa vision personnelle du monde.

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 Etape 1 : Les pouvoirs de l’Or

1. Analyse de la publicité One Million (pour homme) de Pacco Rabanne (www.dailymotion.com/video/x2gb8pp), pour montrer le pouvoir de métamorphose de l’Or.

– transformation du personnage grâce à la possession du lingot d’or qu’est le flacon de parfum

– invincibilité du personnage, métamorphosé en héros (à la manière de James Bond)

– jeux de lumière de façon à souligner l’éclat de l’or

2. compréhension plus abstraite des pouvoirs de l’or à partir d’extraits du livre de Peter L. Bernstein, Le Pouvoir de l’Or, Histoire d’une Obsession (2000)

3. assimilation de la pensée d’autrui: explicitation des pouvoirs de l’or sous la forme d’une carte mentale présentée à ses camarades ; intégrer les observations, informations de Bernstein dans son propre raisonnement.

Etape 2 : Trouver son Or – proposer sa « merveille » du monde

→ vers une représentation imagée du monde que l’on perçoit

Exercice proposé 1 : Les couleurs de l’Or

Sur le modèle des couleurs de l’Or, choisir un élément naturel du monde qui aurait un pouvoir de métamorphose (magique) semblable à celui de l’or. Les élèves peuvent inventer une couleur qui n’est pas au départ présente dans les couleurs de l’Or

→ Or transparent = l’antimatière

→ Or jaune = le soleil

→ Or fushia = la fleur d’hibiscus

→ Or cendré = l’ouragan / la tornade

→ Or vert = spiruline

→ Or multicolore = le sable

→ Or violet = alliage des métaux utilisés dans les nouvelles technologies

Exercice proposé 2 : Présentation aux camarades des pouvoirs de son « Or », sous la forme d’une carte mentale.

Les élèves parviennent ainsi à proposer une pensée en mouvement, puisque le principe de la carte mentale est de tisser des liens entre les idées, de façon à ce que l’idée finale soit différente de l’idée initiale. Il y a visualisation du progrès de la pensée, méthode applicable et transférable à toutes les matières.

Etape 3 : Développer, par l’écriture, ses images mentales et créer une vision du monde porteuse de sens.

Travail d’écriture 1 : Ecrire un récit – à la manière de la publicité Volvic « la force du volcan »[1] – de son « Or », de façon à lui faire faire un voyage dans le temps et dans l’espace.

La publicité Volvic, au-delà de l’illustration pour un possible Or bleu, permet de faire prendre conscience aux élèves que la stratégie argumentative de la persuasion, largement utilisée dans les publicités, joue constamment avec l’imaginaire des téléspectateurs. La publicité est construite comme un récit mythique, comme superposition de deux imaginaires qui se nourrissent mutuellement, à savoir la pureté de l’eau à la force brute du volcan. Un voyage cosmique est proposé au téléspectateur, et la vision simple de l’eau s’enrichit d’une narration mythique.

 Il est alors proposé aux élèves de mettre en voix, mettre en leur Or, de façon à le rendre vivant et sensible : non pas un objet à voir, mais un objet dont on va écouter l’histoire extraordinaire.

[1] http://www.culturepub.fr/videos/volvic-la-force-du-volcan/

Travail d’écriture 2 : Donner de la densité à ses premières images

            A partir de la sélection de phrases particulièrement suggestives, il est proposé aux élèves un « détour sonore ».

Plus je suis votre centre, plus vous me sentez :  l’Or jaune, le soleil

– Des allitérations en -s sont repérées.

– Il est tout d’abord demandé aux élèves de dire tous les mots qui contiennent un -s. Tous les mots qui leur viennent à l’esprit sont bienvenus, peu importe leur rapport de sens (ou pas) avec le thème choisi.

– Puis il est proposé aux élèves d’associer ces mots deux par deux, de façon à créer des images étonnantes, qui permettent de poursuivre, de façon presque autonome, la première phrase.

 

Etape 4 : Enrichir son écriture de rencontres littéraires

Lectures du poème de Cù Huy Cân, « Empreinte fossile de feuille », mis en lien avec « Orphée », in Les Premiers pas de l’Univers (Supervielle) et « Les enfants de l’ombre » (Barjavel)

            A travers un geste anodin, « Dans ma main un morceau de charbon », un formidable voyage dans le temps est proposé, qui permet de remonter à la source même de l’origine du monde et des hommes. Au-delà du sens commun, mythe et poésie communient pour faire revivre ce moment unique où naît l’incompréhensible (les sons, la mort, la transformation de la matière). L’extraordinaire « dans ma main », à portée de voix, à bout de mots, voilà l’expérience qui est proposée aux élèves.

Une rencontre qui a ému, qui a provoqué un mouvement intérieur, une libération des mots et des images : trouver les mots pour faire voir l’invisible, un paysage intérieur, « le cœur des choses » parce que précisément l’image n’est pas juste – ce qui en fait sa force première et intense.

Etape 5 : Donner voix aux mots et faire entendre son monde

Phase 1 : affirmer le rôle « déclencheur » d’un texte littéraire

            Adrien : « J’ai beaucoup apprécié le texte de Cù Huy Cân malgré le fait que je ne sois pas un grand littéraire. Car ce texte est simple, on peut comprendre les différents sens possibles… Il me plaît aussi car il met l’Homme au même niveau qu’une plante ou un morceau de charbon face à l’univers. Il remet en cause des évidences par son côté épique.

Ps : Ce texte m’a beaucoup inspiré pour écrire un texte, tout cela par sa simple simplicité.

Phase 2 : Se lire, se dire

FIN DU PROJET