Archives mensuelles : mars 2014

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Apprendre à se former un jugement : ce qui se cache derrière coloniser

Apprendre à se former un jugement 

Carole Guerin

Collège Mendès France Tourcoing

La définition du verbe « coloniser » : mutualisation des travaux de recherche

Cannibale de Daeninckx

 

Définition reformulée par les élèves

Définition donnée par l’adjoint du gouverneur en   Nouvelle -Calédonie

Le mot coloniser signifie occuper un territoire étranger  de force, prendre un territoire.Synonymes : envahir, conquérir  Coloniser signifie s’installer et exploiter abusivement un autre peuple. Les colonisateurs s’appellent les colons et ils forment des colonies. Une colonie est un endroit possédé par un pays dans un autre continent. Ce voyage est la chance de votre vie. Grâce la Fondation Française des Anciens Coloniaux qui a intercédé auprès de M. le Gouverneur, la Nouvelle-Calédonie tiendra toute sa place au coeur de la prochaine Exposition coloniale. Auprès de vos frères es en voie de civilisation, d’Afrique, d’Asie, d’Amérique, vous représenterez la culture ancestrale de l’Océanie. Vous montrerez par vos chants, vos danses, que coloniser ce n’est pas seulement défricher la jungle, construire des quais, des usines, tracer des routes, c’est aussi gagner la douceur humaine les coeurs farouches de la savane, de la foret ou du désert.

 

Comparaison des deux définitions, avec restitution des propositions formulées par les élèves

Analyse de la définition reprise des dictionnaires

Analyse de la définition donnée dans Cannibale, parole de l’adjoint du gouverneur Joseph Guyon

 

–    Ce n’est pas la même définition que la mienne.–    Ma définition et celle du livre ne veulent pas dire la même chose car ma définition c’est l’action d’occuper un territoire sans la permission des habitants c’est à dire avec la force alors que dans le texte on parle de personnes qui ont été amenées à l’étranger pour les exposer dans le pays où ils les ont ramenés pour les rendre plus civilisés.–    La définition pour moi est fausse car , ils prennent les habitants des villages de force , en les choisissant , en ne leur demandant pas leurs avis . Ils les exposent de force devant tout le monde pour faire montrer leurs cultures , leurs danses , leurs chants sans demander leurs avis . Ils les trompent pour les faire venir en France sans crainte. Ils veulent que les kanaks partent sans crainte en Europe  alors que les français veulent qu’ils dansent , crient comme des animaux…–    Il y a une différence car il y a plus de détails, on comprend mieux. Coloniser n’est pas seulement prendre les richesses du territoire occupé, mais c’est aussi apporter de nouvelles choses, comme la construction de quais, d’usines… Les colonisateurs cherchent à développer le pays. Dans cette définition le Gouverneur donne une idée idéale de la colonisation. Mais ce n’est pas  la vérité. 

 

Bilan :

Mise à jour du projet de l’auteur dans son livre à l’issue d’un débat interprétatif

 

–    Il a voulu montrer la vérité  de la colonisation. Il a voulu  montrer comment tout cela s’est  passé, comment les colons exploitaient le pays et les habitants.–    L’auteur se met dans la peau de ceux qui font les expositions coloniales donnent cette définition pour montrer comment les personnes manipulaient les kanaks . Il fait une propagande ( il fait un discours en mentant ). A mon avis il cherche à faire parler des civilisations d’autrefois.–    Il cherche à dire que quand on colonise on doit respecter les gens qui vivaient là bien avant eux. 

→ Retour au parcours d’étude du roman

→ Retour à la séance d’étude lexicale du verbe « coloniser »

 

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Racine, préface de Phèdre, 1677

Document n°2 : Racine, préface de Phèdre, 1677

Je ne suis point étonné que ce caractère (Phèdre) ait eu un succès si heureux du temps d’Euripide, et qu’il ait encore si bien réussi dans notre siècle, puisqu’il a toutes les qualités qu’Aristote demande dans le héros de la tragédie, et qui sont propres à exciter la compassion et la terreur. En effet, Phèdre n’est ni tout à fait coupable, ni tout à fait innocente. Elle est engagée, par sa destinée et par la colère des dieux, dans une passion illégitime, dont elle a horreur toute la première.

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Aristote, Poétique, vers 335 avant JC

Montserrat : un héros parce qu’un homme ?

 

 

Document n°1 : Aristote, Poétique, vers 335 avant JC

La tragédie est l’imitation d’une action grave, entière, étendue jusqu’à un certain point, par un discours revêtu de divers agréments, accompagné dans ses diverses parties de formes dramatiques, et non par un simple récit, qui, en excitant la terreur et la pitié, admet ce que ces sentiments ont de pénible. (…)

Voyons maintenant, après les définitions que nous venons de donner, à quoi le poète doit tendre et ce qu’il doit éviter en composant sa fable, et comment il produira l’effet de la tragédie. Puisqu’une tragédie, pour avoir toute sa perfection possible, doit être implexe et non simple, et être l’imitation du terrible et du pitoyable (car c’est le propre de ce genre d’imitation), il s’ensuit d’abord qu’elle ne doit point présenter des personnages vertueux, qui d’heureux deviendraient malheureux : car cela ne serait ni pitoyable, ni terrible, mais odieux ; ni des personnages méchants, qui de malheureux deviendraient heureux : car c’est ce qu’il y a de moins tragique. Cela n’a même rien de ce qui doit être dans une tragédie : il n’y a ni pitié, ni terreur, ni exemple pour l’humanité ; [1453] ce ne sera pas non plus un homme très méchant, qui d’heureux deviendrait malheureux : il pourrait y avoir un exemple, mais il n’y aurait ni pitié ni terreur : l’une a pour objet l’innocent, l’autre notre semblable qui souffre ; car la pitié naît du malheur non mérité, et la terreur, du malheur d’un être qui nous ressemble. Le malheur du méchant n’a donc rien de pitoyable, ni de terrible pour nous. Il reste le milieu à prendre : c’est que le personnage ne soit ni trop vertueux ni trop juste, et qu’il tombe dans le malheur non par un crime atroce ou une méchanceté noire, mais par quelque faute ou erreur humaine, qui le précipite du faîte des grandeurs et de la prospérité, comme Oedipe, Thyeste, et les autres personnages célèbres de familles semblables. Une fable bien composée sera donc simple plutôt que double, quoi qu’en disent quelques-uns : la catastrophe y sera du bonheur au malheur, et non du malheur au bonheur : ce ne sera point par un crime, mais par quelque grande faute ou faiblesse d’un personnage tel que nous avons dit, ou même bon encore plus que mauvais

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HUGO, Les Châtiments, VII, 17, 1853, « Ultima verba », vers 37à 64.

Texte 2 : HUGO, Les Châtiments, VII, 17, 1853, « Ultima verba », vers 37à 64.

[Louis-Napoléon Bonaparte a été élu Président de la Seconde République en décembre 1848. Le 2 décembre 1851, il s’autoproclame Empereur par un coup d’Etat. Il exerce dès lors un pouvoir dictatorial et réprime l’opposition républicaine. Hugo s’exile et compose Les Châtiments, recueil poétique destiné à discréditer le régime de Napoléon III.]

 

ULTlMA VERBA1
[…]

Mes nobles compagnons, je garde votre culte;
Bannis2, la République est là qui nous unit.
J’attacherai la gloire à tout ce qu’on insulte;
je jetterai l’opprobre3 à tout ce qu’on bénit !

Je serai, sous le sac de cendre qui me couvre4,
La voix qui dit : malheur ! la bouche qui dit : non !
Tandis que tes valets te montreront ton Louvre,
Moi, je te montrerai, César5, ton cabanon6.

Devant les trahisons et les têtes courbées,
Je croiserai les bras, indigné, mais serein.
Sombre fidélité pour les choses tombées,
Sois ma force et ma joie et mon pilier d’airain !

Oui, tant qu’il sera là, qu’on cède ou qu’on persiste,
O France ! France aimée et qu’on pleure toujours,
Je ne reverrai pas ta terre douce et triste,
Tombeau de mes aïeux et nid de mes amours !

Je ne reverrai pas ta rive qui nous tente,
France ! hors le devoir, hélas ! j’oublierai tout.
Parmi les éprouvés je planterai ma tente :
Je resterai proscrit6, voulant rester debout.

J’accepte l’âpre exil, n’eût-il ni fin ni terme;
Sans chercher à savoir et sans considérer
Si quelqu’un a plié qu’on aurait cru plus ferme,
Et si plusieurs s’en vont qui devraient demeurer.

Si l’on n’est plus que mille, eh bien, j’en suis !
Si même ils ne sont plus que cent, je brave encor Sylla7 ;
S’il en demeure dix, je serai le dixième;
Et s’il n’en reste qu’un, je serai celui-là !

Jersey, 2 décembre 1852.

1. Ultima verba : mes demiers mots.
2. bannis : exilés, chassés, même sens pour proscrit, désigne les Républicains refusant le Coup d’Etat de Louis­ Napoléon.
3. je jetterai l’opprobre à : j’attacherai le déshonneur à.
4. le sac de cendre qui me couvre : le sac et la cendre sont dans la Bible les marques de la fonction prophétique et les symboles du deuil.
5. César : désigne l’empereur Napoléon III.
6. cabanon : cellule où l’on enferme les fous dangereux.
7. Sylla : dictateur romain qui élimina ses opposants par les massacres et l’exil; désigne ici Napoléon III.

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Roman de Tristan et Iseut, Chapitre II.

Séance n°6 : Etre ou naître héros ?

 

 

Texte n°1 : Roman de Tristan et Iseut, Chapitre II.

Au jour dit, Tristan se plaça sur une courtepointe de cendal vermeil, et se fit armer pour la haute aventure. Il revêtit le haubert et le heaume d’acier bruni. Les barons pleuraient de pitié sur le preux et de honte sur eux-mêmes. « Ah ! Tristan, se disaient-ils, hardi baron, belle jeunesse, que n’ai-je, plutôt que toi, entrepris cette bataille ! Ma mort jetterait un moindre deuil sur cette terre !… » Les cloches sonnent, et tous, ceux de la baronnie et ceux de la gent menue, vieillards, enfants et femmes, pleurant et priant, escortent Tristan jusqu’au rivage. Ils espéraient encore, car l’espérance au cœur des hommes vit de chétive pâture.

Tristan monta seul dans une barque et cingla vers l’île Saint-Samson. Mais le Morholt avait tendu à son mât une voile de riche pourpre, et le premier il aborda dans l’île. Il attachait sa barque au rivage, quand Tristan, touchant terre à son tour, repoussa du pied la sienne vers la mer.

« Vassal, que fais-tu ? dit le Morholt, et pourquoi n’as-tu pas retenu comme moi ta barque par une amarre ?

– Vassal, à quoi bon ? répondit Tristan. L’un de nous reviendra seul vivant d’ici : une seule barque ne lui suffit-elle pas ? »

Et tous deux, s’excitant au combat par des paroles outrageuses, s’enfoncèrent dans l’île.

Nul ne vit l’âpre bataille ; mais, par trois fois, il sembla que la brise de mer portait au rivage un cri furieux. Alors, en signe de deuil, les femmes battaient leurs paumes en chœur, et les compagnons du Morholt, massés à l’écart devant leurs tentes, riaient. Enfin, vers l’heure de none, on vit au loin se tendre la voile de pourpre ; la barque de l’Irlandais se détacha de l’île, et une clameur de détresse retentit : « Le Morholt ! Le Morholt ! » Mais, comme la barque grandissait, soudain, au sommet d’une vague, elle montra un chevalier qui se dressait à la proue ; chacun de ses poings tendait une épée brandie : c’était Tristan. Aussitôt vingt barques volèrent à sa rencontre et les jeunes hommes se jetaient à la nage. Le preux s’élança sur la grève et, tandis que les mères à genoux baisaient ses chausses de fer, il cria aux compagnons du Morholt :

« Seigneurs d’Irlande, le Morholt a bien combattu. Voyez : mon épée est ébréchée, un fragment de la lame est resté enfoncé dans son crâne. Emportez ce morceau d’acier, seigneurs : c’est le tribut de la Cornouailles ! »

Alors il monta vers Tintagel. Sur son passage, les enfants délivrés agitaient à grands cris des branches vertes, et de riches courtines se tendaient aux fenêtres. Mais quand, parmi les chants d’allégresse, aux bruits des cloches, des trompes et des buccines, si retentissants qu’on n’eût pas ouï Dieu tonner, Tristan parvint au château, il s’affaissa entre les bras du roi Marc : et le sang ruisselait de ses blessures.

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Leo Ferre, « Les Anarchistes, in Poète, vos papiers, 1967

Document 2 : Leo Ferre, « Les Anarchistes, in Poète, vos papiers, 1967

Y’en a pas un sur cent et pourtant ils existent
La plupart Espagnols allez savoir pourquoi
Faut croire qu’en Espagne on ne les comprend pas
Les anarchistes

Ils ont tout ramassé
Des beignes et des pavés
Ils ont gueulé si fort
Qu’ils peuv’nt gueuler encore
Ils ont le cœur devant
Et leurs rêves au mitan
Et puis l’âme toute rongée
Par des foutues idées

Y’en a pas un sur cent et pourtant ils existent
La plupart fils de rien ou bien fils de si peu
Qu’on ne les voit jamais que lorsqu’on a peur d’eux
Les anarchistes

Ils sont morts cent dix fois
Pour que dalle et pour quoi ?
Avec l’amour au poing
Sur la table ou sur rien
Avec l’air entêté
Qui fait le sang versé
Ils ont frappé si fort
Qu’ils peuvent frapper encor

Y’en a pas un sur cent et pourtant ils existent
Et s’il faut commencer par les coups d’pied au cul
Faudrait pas oublier qu’ça descend dans la rue
Les anarchistes

Ils ont un drapeau noir
En berne sur l’Espoir
Et la mélancolie
Pour traîner dans la vie
Des couteaux pour trancher
Le pain de l’Amitié
Et des armes rouillées
Pour ne pas oublier

 

Qu’y’en a pas un sur cent et pourtant ils existent
Et qu’ils se tiennent bien le bras dessus bras dessous
Joyeux, et c’est pour ça qu’ils sont toujours debout
Les anarchistes

Leo Ferre, « Les Anarchistes, in Poète, vos papiers, 1967

 

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Michel Berger, « Diego libre dans sa tête », in Voyou, 1983

Séance n°1 : comment dire la lutte contre l’oppression ?

 

Document n°1 : Michel Berger, « Diego libre dans sa tête », in Voyou, 1983

 

Derrière des barreaux
Pour quelques mots
Qu’il pensait si fort
Dehors il fait chaud
Des milliers d’oiseaux
S’envolent sans effort

Quel est ce pays
Où frappe la nuit
La loi du plus fort ?

Diego, libre dans sa tête
Derrière sa fenêtre
S’endort peut-être…

Et moi qui danse ma vie
Qui chante et qui rit
Je pense à lui

Diego, libre dans sa tête
Derrière sa fenêtre
Déjà mort peut-être…

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Emmanuel Roblès, Montserrat, Acte II, scène1 (1948)

Texte n°3 : Emmanuel Roblès, Montserrat, Acte II, scène1 (1948)

MONTSERRAT

Ecoutez-moi… Vous vivez tous sous la domination d’hommes féroces et impitoyables ! Etes-vous sans orgueil ? Etes-vous sans dignité ? Ne vous sentez-vous pas soulevés de haine contre les assassins de Campillo, contre les bourreaux de Cumata ? Souvenez-vous ! Mais souvenez-vous ! A Campillo, le général Rosete a fait brûler vifs tous les prisonniers ! A Cumata, Moralès a fait clouer aux portes tous les enfants au berceau ! Et Antonanzas qui collectionne les mains coupées ! Et Izquierdo qui fait rafler les jeunes filles pour les faire violer par ses cavaliers ! Sa police est partout, toute-puissante, implacable, féroce… Et n’est-ce pas lui seul qui a eu cette idée monstrueuse de nous enfermer ici ? qui a inventé ce supplice atroce ?

LE POTIER, frappé par l’évidence

Il va nous laisser fusiller !

MONTSERRAT

Les Espagnols ne vous considèrent pas comme des hommes! Mais comme des animaux, des êtres inférieurs qu’on peut, qu’il faut exterminer ! Tant d’horreurs, tant de bestialités ne vous révoltent-elles pas ? Ne peuvent-elles suffire à vous soulever contre ces brutes jusqu’au dernier sacrifice ? La défaite des révolutionnaires à San Mateo, est-ce la fin de tout espoir ? Mais non ! Je vous le dis ! Je vous le crie ! Il faut qu’on regroupe les partisans ! Il faut refaire l’armée de l’indépendance ! Bolivar seul peut accomplir la révolution ! Il faut qu’il soit sauvé ! Il le faut à tout prix !

LE MARCHAND se rue sur lui, fou de colère

Oui ou non ! vas-tu nous dire où il se cache ? Oui ou non ? Mais parle ! (Il le tient à la gorge et le gifle.) Mais parle ! Parle donc, canaille !

MONTSERRAT, qui l’a repoussé sans brutalité

Grâce à Bolivar, l’heure viendra où ce pays sera délivré ! où ce pays, je vous le répète, deviendra une grande nation d’hommes libres ! Grâce à Bolivar !

LE COMEDIEN

Ecoute donc ! Tu ne peux pas faire cela ! Tu ne peux pas tuer six êtres pour en sauver un seul !

MONTSERRAT

Comprenez ! Comprenez ! Je sais bien qu’il vous est dur de comprendre… Ce n’est pas la vie de six êtres contre celle d’un seul ! Mais, contre la liberté, la vie de milliers de malheureux !

LE COMEDIEN, qui redoute la réponse

Alors… tu ne… diras rien !…

MONTSERRAT, il ne répond pas tout de suite. On sent de nouveau qu’il lutte contre lui-même. Enfin il dit avec effort.

Je ne sais ! Je ne sais plus !… Je voudrais pouvoir… Je voudrais comprendre moi-même… savoir si j’ai raison… si je ne me trompe pas !…

LE COMEDIEN, insinuant

Mais oui ! Réfléchis… Tu es intelligent ! Tu vas découvrir toi-même que ton obstination est insensée ! que ce marché lui-même est monstrueux !… Six personnes vivantes ! Cela compte ! Dieu te regarde ! Il va t’aider ! Ecoute donc sa voix ! notre souffrance, notre désespoir ! Tu as tout cela sous les yeux ! Laisse ton cœur s’ouvrir ! Laisse entrer Dieu dans ton âme !

MONTSERRAT

Mais n’est-ce pas Dieu qui nous envoie cette épreuve ? Et ne devons-nous pas tous ensemble l’accepter, la surmonter ? Ne devons-nous pas mériter le ciel ? Ah ! réfléchissez vous-mêmes ! Il s’agit moins, ce soir, de sauver nos corps que de sauver nos âmes ! (avec une exaltation croissante)Il s’agit ce soir de mourir pour sauver des millions d’êtres, pour les sauver du malheur et, par là, de rester dignes du sacrifice du Christ !

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Emmanuel Roblès, Acte Premier, scène 7 (1948)

Texte n°2 : Emmanuel Roblès, Acte Premier, scène 7 (1948)

IZQUIERDO

Je te plains Montserrat ! Je sais que tu as du courage… Il va t’en falloir beaucoup !

MONTSERRAT

Je ne crains rien.

IZQUIERDO

Qui sait ? Je pourrais te faire torturer à mort, mais tu ne parlerais pas, je te connais. Et, si tu mourais à la torture, par Dieu, ma chance de capturer Bolivar s’envolerait avec ton souffle. Son Excellence m’a laissé libre choix des moyens pour te faire dénoncer le nouveau refuge de ton ami…

MONTSERRAT

Puisque vous savez que je ne parlerai pas, qu’attendez-vous pour me faire fusiller ?

IZQUIERDO, doucement

Tu parleras… (Il marche, tête basse, de long en large, puis s’arrête et regarde fixement Montserrat). Ecoute-moi. Six personnes vont être enfermées ici, dans cette salle, avec toi. Des gens pris au hasard, dans la rue. Des innocents, Montserrat ! des hommes et des femmes de ce peuple que tu aimes plus que ton drapeau. Dans une heure, si tu n’as pas dénoncé l’endroit précis où se cache Bolivar, ils seront fusillés !

MONTSERRAT, atterré

C’est impossible ! Izquierdo ! C’est inhumain !

IZQUIERDO, méprisant

Qu’importe, si c’est efficace…

MONTSERRAT

Je veux demander audience au général.

IZQUIERDO, brutal

Refusé !… (Silence). Tu auras une heure. Au bout d’une heure, si tu t’obstines, ils seront fusillés derrière ce mur. Il faudra choisir entre la mort de Bolivar, rebelle et traître, et celle de six innocents.

MONTSERRAT, révolté, hurle

Tu es une bête immonde ! J’aurais dû t’écraser la tête le jour de Gomara, quand tu as fait enterrer vivants tous les prisonniers.

IZQUIERDO

Tais-toi ! Aujourd’hui sera plus difficile qu’à Gomara.

MONTSERRAT, hors de lui

Je te hais ! (Il tente de se jeter sur Izquierdo. On le maîtrise)

IZQUIERDO, ironique

Et moi, je te plains de toute mon âme, car ton épreuve sera dure, très dure.

MONTSERRAT

Je veux voir le général. Son Excellence me fera fusiller pour avoir trahi, pour avoir préféré la cause des hommes que nous opprimons à la fidélité au Roi. Il me fera fusiller pour tout ce qu’il voudra. Ca m’est égal. Je consens à mourir en traître. Je suis un traître dans ce camp, je l’avoue. Parce que j’ai des sentiments d’homme ! Que je ne suis pas une machine à tuer, une machine aveugle et cruelle !…

IZQUIERDO

Assez ! Son Excellence m’a ordonné de te faire avouer la retraite de Bolivar. Par n’importe quel moyen. Je l’ai, ce moyen. (Silence). Les gens qui vont venir ici, je ne veux pas savoir s’ils sont pour ou contre nous. L’essentiel, c’est qu’ils soient innocents. Il y aura peut-être parmi eux de fidèles sujets du Roi. Tant mieux. Il faut qu’ils n’aient rien à se reprocher. Un seul coupable, ici, toi. Coupable d’avoir aidé la fuite d’un chef rebelle. Tu tiens le marché : donnant, donnant ; la vie de six innocents contre la vie d’un traître et d’un bandit.

MONTSERRAT

Je ne peux pas ! Je-ne-peux-pas ! Je ne peux pas !

IZQUIERDO

Qu’est-ce qui t’en empêche ? L’honneur, peut-être, hein ? On ne livre pas un ami qu’on a soi-même mis en sûreté ? C’est cela ?… Réfléchis, Montserrat. Six innocents ! Pèse-le bien, ton honneur.

MONTSERRAT

Ah ! ce n’est pas cela ! S’il ne s’agissait que de mon honneur !

IZQUIERDO

Quoi, alors ?

On entend dehors des exclamations, des bruits de pas, des cris : « Avancez ! » « Mais je n’ai rien fait ! » « Silence ! »

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Emmanuel Roblès, Montserrat, Acte premier, Scène 2, 1948

Texte 1 : Emmanuel Roblès, Montserrat, Acte premier, Scène 2, 1948

 

LES MEMES, Izquierdo

Izquierdo est entré à l’avant-dernière réplique de Moralès. Il a le visage décomposé par la haine. Il a gardé sa cape roulée sous le bras. C’est un homme à l’aspect massif et brutal. Il porte un collier de barbe. Aux bottes, des éperons. Après la dernière phrase de Moralès, il hurle :

IZQUIERDO

Assez ! Tu m’as vu, jusqu’ici, pardonner une fois ? Est-ce que j’ai cet air idiot d’un homme qui peut s’attendrir et pardonner ? Hein ? Jamais ! (Soudain, il les regarde silencieusement, puis, avec un sourire d’une ironie inquiétante : ) Au fond, mon échec de ce matin vous ravit… n’est-ce pas ?

ANTONANZAS, navré

Izquierdo !

IZQUIERDO, hausse les épaules

Oui, oui… Vieux compagnon d’armes !… Enfin !…

ANTONANZAS, amical

Tu es fatigué par cette expédition, Izquierdo !…

IZQUIERDO, ricane

Oui. Inutile de t’apitoyer sur moi, veux-tu ?… Mais je dois aller présenter mon rapport à son Excellence.

ANTONANZAS

Tu n’as pas vu le général ? Il n’est pas encore au courant ?…

IZQUIERDO

Je lui apporte deux surprises !

ANTONANZAS

Comment, deux ?

IZQUIERDO

Une : l’annonce de mon échec. Deux : le nom de l’homme qui m’a joué. (Avec mépris à Moralès). Comme tu disais si bien tout à l’heure.

ZUAZOLA

Qui est-ce ? Peut-on le savoir ?

ANTONANZAS

C’est un Espagnol ? Un officier de l’état-major ?

IZQUIERDO, hargneux

Assez ! Je ne peux rien vous dire. Il faut se taire et attendre les décisions de Son Excellence

Izquierdo va sortir de l’autre côté, en traînant sa cape. Il est visiblement préoccupé.

ZUAZOLA

Dis-nous au moins ce qui s’est passé.

ANTONANZAS

Oui, nous n’avons eu aucun détail. D’ailleurs, Son Excellence n’est pas encore annoncée… Tu as quelques minutes…

Izquierdo revient sur ses pas, lentement. On le devine encore plein de ressentiment.

IZQUIERDO

Nous sommes parvenus à l’aube près de la ferme où, selon nos indicateurs, Bolivar, malade, s’était réfugié. J’ai fait cerner les bâtiments. Mes hommes ont fouillé partout. Envolé… Ils étaient aussi enragés que moi. Ils ont tout massacré, tout incendié. Je n’ai pas su les retenir tant j’étais furieux… Mais, quand le feu a entamé les granges, un Nègre est sorti, à demi fou de peur. Il s’était caché sous la paille. Il a vu les autres corps au milieu de la cour et il n’a pas fallu beaucoup d’efforts pour lui faire raconter sa petite histoire. Un de mes soldats l’aidait, malgré tout, en lui caressant un peu le ventre à petits coups de baïonnette…

MORALES, riant

Qu’a-t-il dit d’intéressant ?…

IZQUIERDO, à haute voix, les sourcils froncés.

            Bolivar a été prévenu au milieu de la nuit. Il avait une violence fièvre et il a fallu le hisser sur son cheval et l’attacher à la selle. Où est-il reparti se cacher ? Le Nègre n’en savait rien. Aussi je l’ai fait pendre… (Il réfléchit). Même s’il l’avait su, naturellement, je l’aurais fait pendre.

MORALES

Il t’a donné le signalement de l’homme ?

IZQUIERDO

Je l’ai.

MORALES

C’est un Espagnol, n’est-ce pas ?

IZQUIERDO

Pas de questions à ce sujet veux-tu ?

MORALES

Puisque tu le connais, il te sera facile de le capturer et de le faire parler à son tour… Les fourmis rouges… ou le plomb fondu dans les oreilles…

IZQUIERDO

Tu as l’imagination un peu courte.

ZUAZOLA

Bolivar n’a pas dû s’éloigner beaucoup dans ces conditions.

IZQUIERDO

Non. Il restera certainement caché quelque part tant qu’il fera jour et fuira de nouveau à la nuit. J’ai envoyé plusieurs patrouilles de cavaliers dans les deux directions qu’il peut prendre.

MORALES

Pourquoi : deux directions ?

IZQUIERDO, précis

Cette nuit, ou bien Bolivar marche vers Puebla, rejoint ses partisans et s’efforce de regrouper ses forces pour nous retomber dessus. Ou bien il descend vers la côte et s’embarque pour Curaçao, où il retrouve ses chers amis anglais, se soigne et oublie peut-être ses singes-soldats et ses projets de fou.

ZUAZOLA

Tu crois sérieusement qu’il est assez touché, assez découragé pour renoncer ?…

IZQUIERDO, irrité

Je ne crois rien. Il y a pour lui deux solutions. Ou Puebla ou Curaçao. Ou l’Ouest ou la côté. J’ai donné l’ordre de fouiller partout et surtout dans ces deux directions. Mais vous m’avez déjà trop retenu. Je vais chez le général. Je pense qu’il a dû arriver.

MORALES, l’arrêtant

Encore un mot, Izquierdo. Bolivar peut donc, malgré tout, t’échapper ?

IZQUIERDO

Non. Car avant la nuit, avant qu’il se remette en marche, je saurai où il se cache. Je te jure que je le saurai, comme j’ai su qui l’a sauvé ce matin ! A tout à l’heure !

Les officiers sortent derrière lui. On entend Zuazola demander :

ZUAZOLA

Qui soupçonnerais-tu, toi, Moralès ?

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Réflexions d’élèves sur l’humanité à partir de l’étude de Montserrat.

Rappel de la consigne 

 Quelles réflexions sur l’Humanité des élèves de 16 ans ont-ils ?   Une certaine liberté  a été laissée aux élèves. Mais le professeur s’est rendu compte que les élèves n’osaient pas sortir du cadre de la lecture analytique, et n’osaient pas laisser libre cours à leur sensibilité. Pour les aider, voici le parcours proposé :

1. le professeur a demandé aux élèves de réaliser un montage. A l’aide d’images – au choix des élèves – à eux de retranscrire comment ils se représentaient le personnage de Montserrat, son action, ainsi que l’univers dans lequel il évolue. Les élèves spontanément ont exploité la dimension symbolique étudiée lors de la première séance.

Exemple 

2. Puis le professeur a demandé aux élèves  de choisir un avatar , qu’ils intègreraient à leur montage. A eux de déterminer où placer leur avatar : en Montserrat, loin de lui, en tant que spectateur, en tant que victime… Ce choix a permis de lancer la parole, le point de vue étant ainsi déterminé ( au départ, de façon inconsciente ).

Exemple 

3. Puis une « trame » a été proposée aux élèves, de façon à leur donner des « accroches ».

« Moi, qui suis là, à cette place, à cet endroit…………………………….

« Quand je te vois dans ce lieu…………………………………………….

« Quand je te vois faire ceci ou cela………………………………………………………..

« Quand je te vois affronter, te battre contre………………………………………………………..

« Alors je ressens……………………………………………………………………………………..

 

 Voici quelques productions d’élèves

Mélanie Gwendoline  1ère STG 

Moi, qui suis là, à cette place, à cet endroit prés de ce héros qui me fait penser à toi, quand je te vois dans ce lieu triste avec des hommes assoiffés de sang, et qui cherchent avec leur armes à tuer, quand je te vois  te battre pour défendre le peuple opprimé Vénézuelien qui cherche la liberté en regardent au loin, espérant voir un homme qui les sauverait, quand je te vois affronter, te battre contre ces hommes ignobles et cruels qui se cachent derrière leur uniforme et leur camions blindés, qui ne pensent à personne sauf à tuer et faire souffrir des personnes innocentes, alors je ressens de la haine contre toutes ces personnes qui te poussent à la mort et à l’inhumanité. Mais tu restes fort, et c’est cela qui fait ta force et ton courage, et je me dis que tu es  un héros, tu n’es peut-être pas superman, tu n’as pas de super-pouvoirs, mais pour moi cela ne  change rien à la vision  que j’ai de toi, pour moi, un héros est un homme qui se donne corps et âme pour sauver une cause qui parfois n’est pas toujours perdue. Et voilà ce que maintenant j’aimerais te dire : reste fort, ne te laisse pas intimider par Izquierdo car il veut te pousser à être comme lui un homme, sans âme et sans humanité mais, tu es bien plus que cela ! Tu es un homme courageux, qui défend la cause des hommes pour leur rendre leur liberté mais surtout leur vie.

Sofiane Camille Lolita  1STG 
 
 
Moi, qui suis là, à cette place, à cet endroit dépouillé de toute vie remplie de cadavres, sans végétation. Le ciel gris sans animaux, quand je te vois dans ce lieu représentant la mort et la désolation, le chaos total, quand je te vois te battre désespérément contre ce Lion qu’est Izquierdo, face à ce combat inégal, perdu d’avance, tu te bats courageusement même si tu es impuissant face à ce monstre, quand je te vois affronter la mort, te battre contre l’envahisseur pour défendre la paix et la justice, alors, je ressens de la compassion envers ta lutte désespérée. Je ressens de la haine contre Izquierdo qui a un cœur de pierre et qui est un monstre : un être cruel, dénué de sentiments qui laisse derrière lui un monde de cadavres, de désolation où plus rien ne pousse, et je me dis que tu es un véritable homme : qui se bat pour la liberté, pour l’amour entre les peuples. Un être brave et courageux. Et voilà ce que maintenant j’aimerais te dire au plus profond de mon cœur, que je compatis à ta douleur, tu ne dois pas baisser les bras. Tu es donc un véritable héros !
 
Moi, qui suis là, auprès de toi, à cet endroit seul, abandonné de tous, avec seulement un grand large devant nous , quand je te vois dans ce lieu sombre, et toi seul illuminé au milieu de tous tu représentes l’humanité, tu représentes la souffrance, l’existence, la rébellion mais aussi l’éloignement, la solitude. Quand je te vois faire le choix de sauver la vie de Bolivar ou les six  otages, tu te sacrifies : face à toi tu as des fusils qui sont comme des animaux puissants et dangereux représentant le risque et la mort, mais tu as aussi un grand vide devant toi qui t’oblige à te battre seul contre l’ennemi, contre une grande armée dans le but de sauver les autres.
 
Harmony Ophélie  1ère STG 
 
 
  Quand je te vois affronter, te battre contre ton propre camp, quand je te vois aussi garder le silence face à ce malheur, face à cette férocité, à ces morts qui t’entourent, tu gardes la tête haute.  Alors je ressens ta puissance, ta détermination, je ressens une grande force mais je ressens aussi une souffrance intérieure de ne pas pouvoir sauver ces innocents. Pour toi je ressens une énorme peur, une angoisse pour ton avenir et j’essaie de me mettre à ta place et je me pose la question : « A la place de Montserrat, quel choix ferai-je ? Celui du silence pour Bolivar ou celui de sauver les otages ? ».  Et là dans ma tête,  je suis mal et perdue’ et je me remets en question. Et je me dis que tu es le sauveur, le héros, tu restes toi même jusqu’au bout, tu gardes tes valeurs, et tu restes fidèle au peuple vénézuelien .Et voilà ce que maintenant j’aimerais te dire : tu incarnes l’Humanité, j’ai une grande reconnaissance pour ce que tu as fait, pour ton sacrifice. 

 

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Lecture analytique : Montserrat qui es tu?

 Montserrat, ou le choix de la liberté

Problématique : Montserrat, « la chance de l’Homme ? »

 Annette Deschamps

Lycée Camille Desmoulin Le cateau-Cambrésis

 

 

Séance n°2 : Montserrat, qui es-tu ?

 

 

Utilisation des TICE : Pour cette séance, le travail de recherche et d’écriture s’est effectué en salle pupitre ou au CDI, pour avoir l’aide et le regard extérieur de la documentaliste (en qui les élèves ont toute confiance).

Présentation synthétique puis détail des séances : On va montrer que cette pièce de théâtre, construite comme un huis-clos, révèle l’agôn fondamental au théâtre. Il y a en jeu 2 types de combat : un combat entre les deux personnages principaux, ainsi qu’un combat intérieur, plus véritablement moral, qui s’effectue à l’intérieur du héros. L’enfermement des personnages, la torture rendue visible grâce aux différents éléments de la théâtralité (la parole, le récit, le décor …) mettent véritablement en lumière la lutte entre l’Homme et le pouvoir politique oppressif. L’espace de la scène est représentatif d’un espace plus symbolique, celui de la place de l’Homme au sein de la société, face au pouvoir. Les deux personnages principaux sont ceux qui explorent des espaces de solitude, qui choisissent, dans un sens ou dans l’autre, de se mettre en marge de. Le monstre et le héros ne seraient alors que les deux faces d’un même problème.

Pour le détail des séances avec l’organisation et les objectifs, voir document en annexe (séquence Montserrat).

 

Zoom sur la démarche pour : entrer dans l’œuvre, comprendre les conséquences sur les personnages de la présence d’une atmosphère, d’une « réalité » tragique. Il s’agit de montrer aux élèves que pour comprendre un personnage de théâtre, plusieurs notions sont à appréhender en même temps : son histoire, ses valeurs, le monde dans lequel il vit, ce que les autres personnages disent de lui. Autant de moyens permettant de donner de la densité au personnage. Mais surtout il s’agit de commencer à comprendre l’étrange pouvoir de Montserrat : prisonnier, il « doit » parler (ou pas) et sa seule « action » sera dans le fait de parler (ou pas). Au cours de cette séance, les élèves sont donc invités à réfléchir sur la dimension du personnage de théâtre, dont la parole est immédiatement enchaînée à une action. Dire, c’est faire. Mais ne pas dire, c’est faire quand même. Alors, que choisir ? Et surtout pourquoi choisir ?

1. Tout d’abord on a analysé la présentation des personnages. Les élèves se sont rendu compte que Montserrat arrivait en tête, et que donc il était personnage principal. Puis ce qui a marqué les élèves, c’est que venaient d’abord les Espagnols puis les membres du peuple vénézuélien. L’ordre de présentation reflète la dimension politique de la pièce. Mais comment Montserrat peut-il être un héros s’il appartient au camp espagnol ? Cette question, simple en apparence, sert de fil directeur à cette séance.

2. Puis il y a eu une analyse du décor, qui a repris les éléments vus dans la séance précédente : un décor situé au plein cœur du pouvoir militaire espagnol, une salle militaire qui ressemble à une prison. Les élèves ont pu retrouver la symbolique de l’emprisonnement, avec le jeu avec les portes et fenêtres, le jeu entre ouverture et fermeture. Que se passe-t-il lorsque les personnages sont dans ce lieu ?

3. les élèves ont effectué le tableau d’entrées et sorties des personnages. Ils se sont rendu compte que seul Izquierdo pouvait entrer et sortir, ainsi que les membres du camp espagnol. Pour tous les autres personnages, vénézuéliens et Montserrat, la sortie de scène correspond à la mort. (analyse des didascalies situant dans le hors-sène). Montserrat ne sort que pour mourir, il a donc un statut de prisonnier de condamné à mort. Qu’est-ce qui a pu conduire Montserrat à se jeter ainsi dans la gueule du loup, à affronter une mort prévisible, étant donné qu’il est dans un lieu fonctionnant comme une prison pour lui ?

4. C’est là qu’intervient la séance en salle pupitre. Les élèves ont travaillé autour de quatre thématiques. Le but de l’exercice étant de comprendre ce qui définit un personnage de théâtre : sa biographie, ses actions, ses valeurs, et ce que les autres personnages disent de lui.

Après la première heure, les élèves sont allés au CDI, et avec l’aide la documentaliste, j’ai présenté le site « itinéraires humanistes pour notre temps ». Nous voulions montrer aux élèves qu’ils pouvaient montrer leur point de vue personnel dans leurs écrits (fiche itinéraires élève). Ce détour nous a semblé utile pour permettre aux élèves de trouver leur « place » face à l’écrit demandé.

5. puis une dernière heure (au CDI, dans la salle multimedia, au cours de laquelle les élèves ont terminé leur travail en groupe. A la fin de l’heure j’ai demandé aux élèves de relier leurs réponses avec les thèmes de l’anthologie (en gras), pour s’approprier ces termes et arriver à jongler entre l’affirmative et la négative. Pour surtout leur permettre de placer des mots, des situations concrètes sur des expressions plus abstraites.

Bilan : compétences mobilisées au cours des différentes activités du projet

– Lecture et compréhension des textes de façon à construire le sens du texte : toutes les séances

– culture humaniste : toutes les séances

– comprendre et organiser les liens entre les séances, les textes, la problématique et les Objets d’Etude : toutes les séances

– acquisition d’une réflexion personnelle et d’une argumentation efficace : toutes les séances.

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Lecture analytique Acte 1 Scène 2 Montserrat

 

Titre : Montserrat, ou le choix de la liberté

Problématique : Montserrat, « la chance de l’Homme ? »

 Annette Deschamps

Lycèe Camille Desmoulin Le Cateau Cambrésis

 

 

Séance n°3 : L’irruption de la violence sur scène

 

 

 

Présentation synthétique de la séance : A ce stade de la séance, les élèves ont pu appréhender les enjeux de l’œuvre. Partis à la découverte de Montserrat (séance 2), il faut maintenant découvrir cet « autre » auquel le héros va s’opposer résolument, absolument : Izquierdo, l’officier espagnol qui ordonne les massacres, qui participe avec un plaisir répugnant aux horreurs perpétrées sur le peuple vénézuélien.

Comment la violence d’Izquierdo se voit-elle ? se montre-t-elle ? se propage-t-elle véritablement autour de lui, semant révolte et terreur? Telles sont les pistes de notre première lecture analytique.

Izquierdo entre en scène avant Montserrat, acte I scène 2. Scène d’exposition ? Oui, car il va faire le récit de l’attaque manquée de la nuit. Mais pas seulement : Izquierdo vient de subir un échec cuisant (Bolivar vient de lui échapper) ; mais il a obtenu – par la violence – le « portrait-robot » du traître. Il va donc vouloir se venger et rattraper le temps perdu, mettre un terme définitivement à la révolte vénézuélienne. Mais du temps, il en a très peu (une journée) : l’urgence temporelle va l’obliger à élaborer une vengeance exceptionnelle. Voilà l’intrigue lancée, ainsi que son caractère exceptionnel.

La violence est partout : dans le passé – son  récit -, le présent – Izquierdo sur scène – et l’avenir – l’annonce d’une vengeance exceptionnelle. On ne peut que trembler devant un personnage construit de façon monolithique autour d’un seul sentiment : la haine.

 

 

Zoom sur la démarche pour : analyser des didascalies en ne se fondant pas seulement sur la sémantique des verbes, mais en intégrant une analyse grammaticale : la construction des verbes. Le but de cette activité est de montrer que la violence inhérente à Montserrat n’est pas seulement la manifestation d’un trait de caractère, mais une véritable nécessité intérieure, d’ordre ontologique. Le personnage ne peut pas se comporter différemment (c’est pour cela qu’il ne peut que s’opposer à Montserrat – ce qui serait d’ailleurs valable dans l’autre sens : Montserrat ne peut que s’opposer à Izquierdo)

1. Les élèves ont tout d’abord relevé les différentes didascalies. Ce qui les frappe tout de suite, c’est le ton de voix utilisé par Izquierdo : il « hurle » presque à chaque réplique.

2. Les élèves ont ensuite repéré tous les éléments lexicaux montrant que le personnage est en proie à la colère : haine – ressentiment – sourcils froncés – irrité (l’étymologie latine « ira » a pu conforter ce relevé, même si en français moderne le mot a perdu de sa force).

3. Les élèves ont ensuite repéré que les éléments physiques exprimant la haine se concentraient essentiellement sur le visage, jusqu’à le transformer : « visage décomposé par la haine ». Je voulais aller plus loin que seulement l’idée de violence extrême, de personnage effrayant et dangereux. D’où le recours à une analyse grammaticale de deux didascalies : « on le devine encore plein de ressentiment » et « il a le visage décomposé par la haine ».

« il a le visage décomposé par la haine » : étude de la voix (passive) pour montrer que le sentiment « la haine » est complément d’agent, comme si Izquierdo ne se maîtrisait plus, comme s’il y avait quelque chose (ici un sentiment érigé à l’état de force vivante) qui le dominait complètement, jusqu’à donner à Izquierdo un nouveau persona (au sens étymologique du terme). Les élèves ont ainsi émis l’hypothèse d’un personnage incontrôlable car entièrement soumis à une force supérieure, maléfique, véritablement destructrice. Izquierdo apparaît donc comme le représentant du Mal.

« on le devine encore plein de ressentiment » : la même idée apparaît avec cette didascalie, de façon encore plus évidente. Au sens propre du terme, il est envahi d’un sentiment qui ne passe pas, qui reste en Izquierdo, qui l’occupe tout entier. Il n’y a donc plus de place pour quoi que ce soit d’autre. Or ce plein intérieur suppose de faire le vide à l’extérieur de lui. Les élèves ont ainsi bien perçu que le personnage d’Izquierdo ne faisait que semer la destruction sur son passage, puisque c’est la résultante de sa possession intérieure. Les élèves ont pensé tout de suite aux films d’horreur comme l’Exorciste. D’une certaine façon, Izquierdo est lui aussi un personnage tragique, puisque son « moi » n’est définissable que par un sentiment qu’il ne maîtrise pas.

 

 

 

Bilan : compétences mobilisées au cours des différentes activités du projet

– Lecture et compréhension des textes de façon à construire le sens du texte : toutes les séances

– culture humaniste : toutes les séances

– comprendre et organiser les liens entre les séances, les textes, la problématique et les Objets d’Etude : toutes les séances

– acquisition d’une réflexion personnelle et d’une argumentation efficace : toutes les séances.

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Développer sa connaissance de la langue et des textes en apprenant à se servir des dictionnaires électroniques

  • Développer sa connaissance de la langue et des textes en apprenant à se servir des dictionnaires électroniques

    Séance de travail en salle informatique  proposé par Carole Guérin-Callebout, professeur au collège Mendès-France, Tourcoing

    Un mot à définir : le mot « coloniser »

    Le premier travail a pour but de parvenir à une définition du mot en s’appuyant sur une exploitation de dictionnaires électroniques. En salle pupitre, les élèves vont chercher ce document de travail dans le dossier commun de la classe. Chacun le complète personnellement.

  • 1- Ouverture de session2- Connexion à Internet via un moteur de recherche3- Accès au site « dictionnaire TV5 »

    4- Recherche de la définition du mot coloniser, et note des résultats obtenus.

    Coloniser (dictionnaire TV5) :

    5- Que penser de la définition proposée? :

     

     

    II– Un outil à savoir maîtriser, un dictionnaire électronique de référence

    1- Accès au site « CNTRL définitions »

    2- Recherche de la définition du mot coloniser

    3- Quelles informations apportent les différents onglets? (manipule puis note le résultat de tes observations) :

     

     

     

     

     

    4- Qu’obtiens-tu si tu cliques sur « options d’affichage »? Qu’est-ce que peut apporter cette fonctionnalité? (Manipule avant de répondre)

     

     

     

     

    5- Note dans le tableau ci-dessous la définition proposée par le dictionnaire.

     

     

    6- Quelles différences observes-tu entre ce dictionnaire et le dictionnaire précédent?

     

     

     

    7- Accès au site « lexilogos ». Qu’observes-tu? Quel est l’intérêt de ce site?

     

    8- Fais la synthèse de toutes tes observations et reformule à l’aide de tes propres mots la définition du mot « coloniser »

     

     

     

    9- Compare ta définition avec celle proposée page 19, dans le livre Cannibale. Que constates-tu?

    Ce voyage est la chance de votre vie. Grâce à la Fédération Française des Anciens Coloniaux qui a intercédé auprès de M. le Gouverneur, la Nouvelle-Calédonie tiendra toute sa place au coeur de la prochaine Exposition coloniale. Auprès de vos frères en voie de civilisation, d’Afrique, d’Asie, d’Amérique, vous représenterez la culture ancestrale de l’Océanie. Vous montrerez par vos chants, vos danses, que coloniser ce n’est pas seulement défricher la jungle, construire des quais, des usines, tracer des routes, c’est aussi gagner à la douceur humaine les coeurs farouches de la savane, de la forêt ou du désert…

    10- A ton avis, quelles sont les idées que l’auteur cherche à faire passer à travers son livre? Quel projet, selon toi, avait-il, lorsqu’il a inventé cette histoire?

    Retour au parcours d’étude de l’oeuvre

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Autour du mot « coloniser »

 Une étude lexicale du verbe « coloniser »

Comment s’appuyer sur le lexique pour développer les compétences de lecture et d’analyse des élèves?

Une séance de langue développée par Carole Guérin-Callebout, collège Mendès France, Tourcoing

Le lexique fait partie intégrante des connaissances à développer chez les élèves.  Il importe donc de leur permettre de s’approprier les mots et leurs sens.

  •  Il s’agit donc premièrement de permettre aux élèves d’acquérir « une connaissance précise des termes utilisés », en mettant au jour le sens propre – explicite- ainsi que les emplois courants des mots travaillés.
  •  Le mot ne peut être considéré néanmoins comme une unité lexicale isolée. Si le texte, étymologiquement, est un « tissu », le mot en est la fibre. L’un et l’autre viennent s’enrichir mutuellement. Un mot ne peut ainsi se comprendre sans prendre en compte le contexte, cet ensemble qui entoure le mot et qui en éclaire le sens, qui donne au mot une « valeur ». Définir un mot consiste donc à analyser  « les différentes relations, sémantiques ou formelles qui le structurent ».

Le mot est  au coeur d’une dynamique d’interprétation. Toute activité visant à définir un mot pose donc la question du lien entre la pensée et le mot. Construire le sens d’un mot c’est finalement développer un jugement critique. 

Cette assise théorique explique la démarche pédagogique suivie pour la construire la séance de langue présentée ici,  avec un double objectif :

– enrichir le dictionnaire  personnel des élèves par des mots nouveaux

– se servir de ce vocabulaire pour développer la pensée

Précisons enfin que cette séance lexicale s’intègre dans un parcours d’étude intégrale du roman de Didier Daeninckx, Cannibale. Le travail lexical sert l’étude du roman en contribuant à en problématiser la lecture.

Notons enfin que cette séance éclaire un des textes de l’anthologie : l’extrait du roman de René Maran, Batouala, p. 176-177. Elle en fournit en effet un lanceur de lecture.

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Mutualisation des recherches lexicales et problématisation de la lecture

La définition du verbe « coloniser » dans Cannibale de Daeninckx:

mutualisation des travaux de recherche

 

Définition reformulée par les élèves

Définition donnée par l’adjoint du gouverneur en   Nouvelle -Calédonie

Le mot coloniser signifie occuper un territoire étranger  de force, prendre un territoire.Synonymes : envahir, conquérir  Coloniser signifie s’installer et exploiter abusivement un autre peuple. Les colonisateurs s’appellent les colons et ils forment des colonies. Une colonie est un endroit possédé par un pays dans un autre continent.  Ce voyage est la chance de votre vie. Grâce la Fondation Française des Anciens Coloniaux qui a intercédé auprès de M. le Gouverneur, la Nouvelle-Calédonie tiendra toute sa place au coeur de la prochaine Exposition coloniale. Auprès de vos frères es en voie de civilisation, d’Afrique, d’Asie, d’Amérique, vous représenterez la culture ancestrale de l’Océanie. Vous montrerez par vos chants, vos danses, que coloniser ce n’est pas seulement défricher la jungle, construire des quais, des usines, tracer des routes, c’est aussi gagner la douceur humaine les coeurs farouches de la savane, de la foret ou du désert.

 

Comparaison des deux définitions, avec restitution des propositions formulées par les élèves

Analyse de la définition reprise des dictionnaires

Analyse de la définition donnée dans Cannibale, parole de l’adjoint du gouverneur Joseph Guyon

 

–    Ce n’est pas la même définition que la mienne.

–    Ma définition et celle du livre ne veulent pas dire la même chose car ma définition c’est l’action d’occuper un territoire sans la permission des habitants c’est à dire avec la force alors que dans le texte on parle de personnes qui ont été amenées à l’étranger pour les exposer dans le pays où ils les ont ramenés pour les rendre plus civilisés.

–    La définition pour moi est fausse car , ils prennent les habitants des villages de force , en les choisissant , en ne leur demandant pas leurs avis . Ils les exposent de force devant tout le monde pour faire montrer leurs cultures , leurs danses , leurs chants sans demander leurs avis . Ils les trompent pour les faire venir en France sans crainte. Ils veulent que les kanaks partent sans crainte en Europe  alors que les français veulent qu’ils dansent , crient comme des animaux…

–    Il y a une différence car il y a plus de détails, on comprend mieux. Coloniser n’est pas seulement prendre les richesses du territoire occupé, mais c’est aussi apporter de nouvelles choses, comme la construction de quais, d’usines… Les colonisateurs cherchent à développer le pays. Dans cette définition le Gouverneur donne une idée idéale de la colonisation. Mais ce n’est pas  la vérité. 

 

Bilan :

Mise à jour du projet de l’auteur dans son livre à l’issue d’un débat interprétatif

 

–    Il a voulu montrer la vérité  de la colonisation. Il a voulu  montrer comment tout cela s’est  passé, comment les colons exploitaient le pays et les habitants.–    L’auteur se met dans la peau de ceux qui font les expositions coloniales donnent cette définition pour montrer comment les personnes manipulaient les kanaks . Il fait une propagande ( il fait un discours en mentant ). A mon avis il cherche à faire parler des civilisations d’autrefois.–    Il cherche à dire que quand on colonise on doit respecter les gens qui vivaient là bien avant eux. 

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Support pour la séance de travail sur les dictionnaires électroniques

Développer sa connaissance de la langue et des textes en apprenant à se servir des dictionnaires électroniques

Un support de travail proposé par Carole Guérin-Callebout, professeur au collège Mendès-France, Tourcoing

Un mot à définir : le mot « coloniser »

 

I- Une navigation à maîtriser

1- Ouverture de session

2- Connexion à Internet via un moteur de recherche

3- Accès au site « dictionnaire TV5 »

4- Recherche de la définition du mot coloniser, et note des résultats obtenus.

Coloniser (dictionnaire TV5) :

5- Que penser de la définition proposée? :

 

 

II- Un outil à savoir maîtriser, un dictionnaire électronique de référence

1- Accès au site « CNTRL définitions »

2- Recherche de la définition du mot coloniser

3- Quelles informations apportent les différents onglets? (manipule puis note le résultat de tes observations) :

 

 

 

 

 

4- Qu’obtiens-tu si tu cliques sur « options d’affichage »? Qu’est-ce que peut apporter cette fonctionnalité? (Manipule avant de répondre)

 

 

 

 

5- Note dans le tableau ci-dessous la définition proposée par le dictionnaire.

 

 

 

 

 

6- Quelles différences observes-tu entre ce dictionnaire et le dictionnaire précédent?

 

 

 

 

7- Accès au site « lexilogos ». Qu’observes-tu? Quel est l’intérêt de ce site?

 

8- Fais la synthèse de toutes tes observations et reformule à l’aide de tes propres mots la définition du mot « coloniser »

 

 

 

 

 

 

9- Compare ta définition avec celle proposée page 19, dans le livre Cannibale. Que constates-tu?

– Ce voyage est la chance de votre vie. Grâce à la Fédération Française des Anciens Coloniaux qui a intercédé auprès de M. le Gouverneur, la Nouvelle-Calédonie tiendra toute sa place au coeur de la prochaine Exposition coloniale. Auprès de vos frères en voie de civilisation, d’Afrique, d’Asie, d’Amérique, vous représenterez la culture ancestrale de l’Océanie. Vous montrerez par vos chants, vos danses, que coloniser ce n’est pas seulement défricher la jungle, construire des quais, des usines, tracer des routes, c’est aussi gagner à la douceur humaine les coeurs farouches de la savane, de la forêt ou du désert…

10- A ton avis, quelles sont les idées que l’auteur cherche à faire passer à travers son livre? Quel projet, selon toi, avait-il, lorsqu’il a inventé cette histoire?

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Apprendre à regarder l’autre

Comment regarder l’autre? Comment être humaniste?

Comment une photographie peut-elle traduire le regard que l’on porte sur l’autre et dans quelle mesure celui-ci révèle-t-il notre manière d’être au monde?

Telles sont les questions que la comparaison de ces deux photographies invitent à nous poser. Elles interrogent le regard et invitent les élèves à dépasser les apparences et autres préjugés pour développer un regard neuf sur le monde, à la manière de l’ethnologue, Claude Lévi-Strauss.

1- Une photographie prise lors de l’exposition coloniale

photo kanaks

2- Une photographie prise par Claude Lévi-Strauss

photo levi-strauss lévi-strauss

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